France : six personnes en garde à vue après la mort de deux migrants dans la Manche

Quelques heures seulement après la découverte de deux corps de migrants sur une plage du nord de la France, six personnes ont été placées en garde à vue. Agées de 19 à 50 ans, elles sont originaires d’Afghanistan, du Soudan et d’Iran.

Six personnes âgées de 19 à 50 ans et originaires d’Afghanistan, du Soudan et d’Iran, ont été placées en garde à vue, a indiqué lundi 10 janvier le parquet de Boulogne-sur-Mer. Ces arrestations font suite à la mort de deux migrants dans la Manche la veille.

Dimanche, un taxi-boat – un canot déjà mis à l’eau que les passagers doivent rejoindre à la nage – est arrivé à Berck-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais, pour prendre en charge « une soixantaine de migrants [qui] attendaient dans l’eau pour monter à bord », a expliqué le parquet à l’AFP.

Seuls 24 d’entre eux ont réussi à embarquer, tandis que 37 autres ont été pris en charge par la protection civile, a-t-il ajouté.

Quelques heures plus tard, le corps d’un homme d’une trentaine d’années, d’origine afghane, a été retrouvé sur la plage de Berck. Peu après, un second corps a été découvert. Sa nationalité est pour l’heure inconnue.

Une enquête pour recherche des causes de la mort a été ouverte et confiée au commissariat de Berck.

En début de soirée, la vingtaine d’exilés qui avaient réussi à monter à bord de l’embarcation étaient de retour sur la Côte d’Opale, n’étant pas parvenus à traverser la Manche « pour des raisons qui demeurent encore à préciser », a rapporté le parquet.

L’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim) de Coquelles dans le Pas-de-Calais, a également été saisi, notamment pour « homicide involontaire » et « mise en danger d’autrui ».

Depuis le 1er janvier, plus de 1 500 arrivées en Angleterre
À la faveur d’une météo plus clémente, les tentatives de traversée de la Manche ont été nombreuses ce dimanche : un total de 230 personnes tentant de rejoindre l’Angleterre à bord de petites embarcations précaires ont été secourues en mer, selon la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar).

Une embarcation s’est notamment dégonflée, entraînant le sauvetage de 57 personnes, dont une inconsciente, évacuée par hélicoptère vers l’hôpital de Boulogne-sur-Mer, et deux autres en état d’hypothermie.

Les associations distribuent dans les campements des flyers d'informations en plusieurs langues sur les dangers de la traversée de la Manche. Crédit : InfoMigrants

Malgré des températures glaciales, les traversées de la Manche ne diminuent pas en hiver. Depuis le 1er janvier, plus de 1 500 personnes sont parvenues à rejoindre les côtes britanniques.

Mais cette route migratoire est extrêmement risquée. La Manche est une des zones maritimes les plus fréquentées au monde avec « plus de 600 navires de commerces qui y transitent chaque jour », rappelle inlassablement la Prémar dans ces communiqués. Par ailleurs, « les conditions météorologiques y sont souvent difficiles (120 jours de vent supérieur ou égal à force 7 en moyenne annuelle par exemple) ». « C’est donc un secteur particulièrement dangereux, notamment en pleine période hivernale pour des embarcations précaires et surchargées », insistent les autorités.

En seulement un mois et demi en 2025, déjà quatre migrants sont morts dans la Manche en tentant d’atteindre les rives anglaises.

En 2024, le nombre de décès dans ces eaux a atteint des records : au moins 77 exilés y ont péri. Du jamais vu depuis le début en 2018 du phénomène des « small boats », ces frêles embarcations utilisées par les exilés pour rejoindre les côtes britanniques.

infomigrants

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