Dans un entretien, mardi, pour le quotidien britannique The Guardian, le président ukrainien affirme qu’il approuverait un échange de territoires avec la Russie dans le cadre de négociations chapeautées par les États-Unis. Volodymyr Zelensky estime aussi que les garanties de sécurité européennes ne sont pas suffisantes sans celles des Américains.
Le président ukrainien s’est dit prêt, mardi 11 février, à « un échange » de territoires avec la Russie, dans le cadre d’éventuelles négociations de paix sous l’égide des États-Unis. Volodymyr Zelensky estime que l’Europe seule ne serait pas en mesure d’assurer sa sécurité.
Si le président américain, Donald Trump, parvient à amener l’Ukraine et la Russie à la table des négociations, « nous échangerons un territoire contre un autre », a affirmé Volodymyr Zelensky dans un entretien avec le quotidien britannique The Guardian, tout en ajoutant qu’il ne savait pas quel territoire Kiev demanderait en retour.
« Je ne sais pas, nous verrons. Mais tous nos territoires sont importants, il n’y a pas de priorité », a-t-il confié.
Le chef de l’État ukrainien a précisé au Guardian qu’il pourrait échanger avec le président russe, Vladimir Poutine, la partie de la région frontalière russe de Koursk dont l’armée ukrainienne s’est emparée il y a six mois.
La Russie revendique, pour sa part, l’annexion en Ukraine en 2014 de la péninsule de Crimée et en 2022 de quatre régions, celles de Donetsk, de Kherson, de Lougansk et de Zaporijjia, bien qu’elle n’en ait pas le contrôle total.
Pas de sécurité « sans les Américains »
« Des voix s’élèvent pour dire que l’Europe pourrait offrir des garanties de sécurité sans les Américains et je dis toujours non », a par ailleurs martelé Zelensky. « Les garanties de sécurité sans l’Amérique ne sont pas de vraies garanties de sécurité », a-t-il poursuivi.
Il doit rencontrer vendredi le vice-président américain J.D. Vance à la conférence sur la sécurité de Munich.
Le retour au pouvoir de Donald Trump, qui s’est engagé à mettre rapidement fin au « carnage » de la guerre en Ukraine, a relancé les conjectures autour de pourparlers de paix.
Celui-ci a annoncé, lundi, la prochaine visite en Ukraine de son émissaire spécial, Keith Kellogg, chargé de préparer un plan pour arrêter le conflit, trois ans après l’invasion déclenchée par la Russie.
Volodymyr Zelensky a longtemps rejeté l’idée de négociations, affirmant vouloir battre la Russie sur le champ de bataille.
Mais l’Ukraine est à la peine face à l’armée russe, qui avance dans l’est de son territoire.
Dans les colonnes du Guardian, le président ukrainien se dit prêt à négocier mais précise vouloir le faire « en position de force ».
Accès aux ressources
Zelensky répète par ailleurs que les États-Unis auront un accès prioritaire aux ressources minières stratégiques de son pays.
Il avait expliqué qu’il avait présenté cette idée à Donald Trump en septembre, au cours de leur rencontre à New York et qu’il avait l’intention de proposer un plan plus détaillé « concernant les opportunités pour les entreprises américaines, tant dans la reconstruction de l’Ukraine d’après-guerre que dans l’extraction des ressources naturelles ukrainiennes ».
« Ceux qui nous aident à sauver l’Ukraine auront la possibilité de la rénover, avec leurs entreprises et les entreprises ukrainiennes.
Nous sommes prêts à parler de toutes ces choses en détail », a-t-il déclaré au Guardian.
L’Ukraine dispose de certaines des plus grandes réserves minérales d’Europe et il n’est « pas dans l’intérêt des États-Unis » que celles-ci tombent entre les mains de la Russie, a souligné le président ukrainien.
« Des ressources naturelles précieuses dans lesquelles nous pouvons offrir à nos partenaires des possibilités, qui n’existaient pas auparavant, d’investir. Pour nous, cela créera des emplois, pour les entreprises américaines, cela générera des profits », a-t-il ajouté.
AFP