Netanyahu affirme avoir une « stratégie commune » avec Washington sur l’avenir de Gaza

À Jérusalem, lors d’une rencontre dimanche avec Benjamin Netanyahu, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a réaffirmé que le Hamas devait être « éliminé » à Gaza, conformément aux objectifs fixés par Israël. Le Premier ministre israélien a salué, quant à lui, la « vision audacieuse » de Donald Trump pour Gaza, affirmant soutenir la démarche.

Une rencontre sans accroc. Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, ont affiché, dimanche 16 février, avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à Jérusalem, un front uni face à leurs ennemis communs, menaçant d’ouvrir les « portes de l’enfer » au Hamas et de « finir le travail » avec l’Iran, première « source d’instabilité » régionale.

À l’issue d’un entretien avec Marco Rubio, qui entame sa première tournée au Moyen-Orient, Benjamin Netanyahu a fait état d’une « stratégie commune » avec Donald Trump, pour l’avenir de la bande de Gaza, saluant la « vision audacieuse » du président américain, qui a proposé de prendre le contrôle du territoire palestinien et d’en déplacer ses habitants vers l’Égypte et la Jordanie.

« Nous nous efforcerons de faire en sorte que cette vision devienne réalité », a dit Benjamin Netanyahu. 

Marco Rubio a de son côté souligné que le Hamas devait être « éliminé » à Gaza, conformément aux objectifs fixés par Benjamin Netanyahu au début de la guerre dévastatrice dans le territoire palestinien, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre 2023. 

Benjamin Netanyahu a menacé d’ouvrir les « portes de l’enfer » à Gaza « si tous nos otages ne sont pas libérés, sans exception », reprenant une expression de Donald Trump.

Avant leur rencontre, et alors qu’une trêve fragile est en vigueur depuis le 19 janvier entre Israël et le Hamas, l’armée israélienne a annoncé avoir mené une frappe aérienne visant « deux individus armés » dans la bande de Gaza. Le mouvement palestinien y fait état de trois policiers tués par un raid israélien dans le sud. 

Le ministère israélien de la Défense a aussi annoncé l’arrivée d’une cargaison de « bombes lourdes » américaines, débloquée par l’administration Trump.

Israël « finira le travail » contre la menace iranienne avec le soutien des États-Unis, a ajouté Benjamin Netanyahu, dont le pays a porté des coups sévères aux alliés régionaux de Téhéran, dont le Hamas et le Hezbollah libanais. Marco Rubio a souligné que l’Iran des « ayatollahs » était la plus grande « source d’instabilité » dans la région.

70 otages toujours retenus à Gaza

Les entretiens de Marco Rubio en Israël se tiennent au lendemain du sixième échange d’otages à Gaza contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël depuis le début de la trêve.

En échange de la sortie de prison de 369 Palestiniens, trois Israéliens binationaux ont été libérés à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Ils avaient été enlevés lors de l’attaque du 7-Octobre au kibboutz Nir Oz, dans le sud d’Israël.

Sur 251 personnes alors emmenées à Gaza ce jour-là, 70 s’y trouvent toujours, dont au moins 35 mortes, selon l’armée israélienne.

L’attaque du 7-Octobre a fait 1 211 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité.

L’offensive israélienne de représailles à Gaza, où le Hamas est au pouvoir depuis 2007, a fait au moins 48 264 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

La première phase de la trêve, qui doit s’achever le 1er mars, a déjà permis la libération de 19 otages israéliens et 1 134 Palestiniens. L’accord prévoit qu’elle permette au total le retour en Israël de 33 otages, dont huit décédés, et la libération de 1 900 détenus palestiniens.

Espérer « que le calme se maintiendra »

La deuxième phase du processus est censée déboucher sur la libération de tous les otages et une fin définitive de la guerre.

Selon une source proche des négociations, les médiateurs espèrent entamer « la semaine prochaine à Doha » les pourparlers en ce sens, avant une étape finale dédiée à la reconstruction de Gaza, un chantier titanesque estimé par l’ONU à plus de 53 milliards de dollars.

Dans l’immédiat, le Hamas continue à reprocher à Israël de bloquer l’entrée dans Gaza en ruines de préfabriqués et équipement de déblaiement des décombres.

« Cela équivaut à une déclaration explicite d’échec de l’accord » de trêve, a affirmé dimanche le bureau de presse du gouvernement du Hamas.

« Les préfabriqués et les équipements lourds ne seront pas autorisés » car Israël « veut détruire nos vies », accuse Nasser al-Astal, un enseignant à la retraite, à Khan Younès. Il dit toutefois espérer « que le calme se maintiendra ». 

Sommet le 20 février

Sur le sort à terme de la bande de Gaza, un sommet de cinq pays arabes est prévu le 20 février à Riyad, pour répondre au projet de Donald Trump. 

Son plan de faire du territoire palestinien une « Côte d’Azur du Moyen-Orient », en déplaçant ses 2,4 millions d’habitants a suscité un tollé l’international.

Le président américain estime que les « mêmes idées usées » ne peuvent être répétées à Gaza, a mis en avant dimanche Marco Rubio, qui doit poursuivre sa tournée en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis.

Pour régler le conflit israélo-palestinien, la communauté internationale est très largement en faveur de la solution à deux États, soit la création d’un État palestinien au côté d’Israël. 

Il s’agit de « la seule garantie » d’une paix durable au Moyen-Orient, a affirmé dimanche au Caire le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi au président du Congrès juif mondial Ronald Lauder. 

Marco Rubio doit également rencontrer dans la journée le ministre des Affaires étrangères Gideon Sa’ar, le président Isaac Herzog et le chef de l’opposition Yair Lapid.

AFP

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