La métropole de Rouen-Normandie a mis à disposition des associations d’aide aux migrants de la région 12 450 tickets de transports. Les humanitaires les distribueront aux primo-arrivants dans le cadre de leurs déplacements liés à leurs démarches administratives.
Les déplacements en transports pour une personne sans papiers et désargentée sont un vrai dilemme : faut-il payer un ticket avec le peu d’argent en poche ou frauder, au risque d’un contrôle et d’être sous la menace d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) ?
Pour ne pas se retrouver dans ce genre de situation, la Métropole Rouen-Normandie (Seine-Maritime) – qui regroupe 71 communes – met cette année à disposition 12 450 tickets de transports en commun aux associations d’aide aux migrants de la région.
Elles les distribueront ensuite aux exilés, dans le cadre de leurs déplacements liés à l’ouverture de leurs droits sociaux.
Cette mesure « a pour objectif de faciliter l’intégration des personnes primo-arrivantes sur notre territoire quel que soit le motif d’attribution de leur premier titre de séjour en France (protection internationale, rapprochement familial, santé…) », indique le dossier de presse de la délibération du conseil de la Métropole du 3 février.
Les personnes exilées ayant ouvert leurs droits, notamment l’inscription à France Travail, pouvaient déjà voyager gratuitement sur le réseau de la région, via le titre Contrat. Un dispositif qui reste en place.
« Cinq déplacements justifiés par an pour ouvrir ses droits »
Cette nouvelle disposition vise donc à couvrir une zone grise et concerne les personnes en attente d’ouverture de droits. Car, « elles doivent dans un premier temps effectuer des démarches [administratives] sans avoir de ressources », précise le dossier de presse.
« Un primo-arrivant réalise en moyenne cinq déplacements justifiés par an pour ouvrir ses droits », détaille encore la Métropole Rouen-Normandie. Le financement de ces tickets était jusque-là pris en charge par les associations. Or « une grande partie de ces structures travaillent exclusivement avec des bénévoles et vivent des dons ».
Le coût de cette mesure sur l’année 2025 s’élève à 9 120 euros pour la Métropole, soit une goutte d’eau sur un budget de plus d’un milliard d’euros.
Et pourtant, depuis cette annonce, le maire de Rouen et président de la Métropole, Nicolas Mayer-Rossignol, est la cible de messages haineux sur les réseaux sociaux. L’élu a publié sur X l’un de ces messages reçus sur sa page Instagram, affirmant avoir saisi le Procureur de la République.
« L’anonymat confortable et facile des réseaux sociaux n’excuse pas tout. Pour ma part je continuerai de défendre mes valeurs », a déclaré le numéro 2 du Parti socialiste.
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