Les défis de la transition agricole dans les pays du Sud : Financement, solutions et enjeux climatiques

L’agriculture est un secteur clé pour l’avenir de notre planète, et elle occupe une place centrale à l’occasion du Salon international de l’agriculture (SIA) à Paris, qui se tient jusqu’à dimanche. Cependant, les pays du Sud font face à un défi majeur : le financement de la transition agricole. Alors que les besoins alimentaires mondiaux ne cessent de croître, les pays en développement doivent relever des défis spécifiques pour adapter leur agriculture aux enjeux climatiques tout en continuant à nourrir leurs populations.

L’agriculture, un secteur vital pour le monde et les pays du Sud

Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), près de 870 millions de personnes dans le monde travaillent dans le secteur agricole, soit environ un Terrien sur dix. En Afrique, cette proportion atteint 70 % de la population. Ces chiffres montrent l’importance capitale de l’agriculture pour les pays dits du Sud, qui jouent un rôle clé dans la sécurité alimentaire mondiale.

Pourtant, ces pays sont aussi les plus vulnérables au changement climatique et à la dégradation de leurs ressources naturelles.

Cette situation les pousse à repenser leurs méthodes agricoles pour répondre aux besoins mondiaux tout en garantissant leur propre autosuffisance alimentaire.

Un équilibre difficile à trouver

L’adaptation des systèmes agricoles aux impacts du changement climatique est loin d’être simple. Les pays du Sud doivent concilier plusieurs enjeux : réduire l’impact environnemental des cultures tout en augmentant la productivité pour nourrir une population croissante. Les petits producteurs, souvent ignorés par les systèmes financiers traditionnels, sont des acteurs essentiels pour la transition agricole. Pourtant, ils ont un accès limité aux financements, ce qui freine leur capacité à s’adapter aux nouveaux défis.

Pour surmonter cet obstacle, la mise en place de mécanismes de microfinance adaptés aux réalités du terrain pourrait permettre aux petits producteurs d’accéder à des financements.

La FARM (Fondation pour l’Agriculture et la Ruralité dans le Monde) préconise, par exemple, l’octroi de crédits aux agriculteurs et le renforcement des coopératives. Ces dernières peuvent jouer un rôle clé en tant qu’intermédiaires entre producteurs et financeurs, tout en offrant un accompagnement en éducation financière pour aider les agriculteurs à naviguer dans ce nouvel environnement économique.

Le financement : un défi majeur

Aujourd’hui, environ 540 milliards de dollars sont consacrés au soutien des producteurs agricoles dans les pays du Sud. Pourtant, selon un rapport des Nations Unies, 87 % de ces fonds sont mal utilisés ou mal distribués. Une grande partie de l’argent est inefficace, notamment en raison de subventions qui faussent les prix des denrées alimentaires.

Ces subventions créent des distorsions, entraînant une mauvaise allocation des ressources là où elles sont le plus nécessaires.

En Afrique, par exemple, malgré la place centrale de l’agriculture dans l’économie (représentant un tiers du PIB), le secteur reste sous-financé. Seulement 3 % des crédits à l’économie sont alloués à l’agriculture, ce qui limite considérablement les capacités d’adaptation et de développement de ce secteur vital.

L’agroécologie, une réponse aux défis agricoles ?

Une des solutions possibles pour répondre aux enjeux de la transition agricole est la mobilisation de l’investissement privé à travers des partenariats publics-privés. Ce type de collaboration permet de financer des projets agricoles durables dans les pays du Sud, à condition que les initiatives prennent en compte à la fois les besoins locaux et les critères de durabilité.

L’agroécologie, qui prône des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement, est souvent citée comme une solution prometteuse.

Parmi les pratiques recommandées, on retrouve l’utilisation d’engrais verts, la rotation des cultures, la limitation du travail du sol et la préservation ou la plantation d’arbres. Selon plusieurs études, l’agroécologie permet d’allier une productivité élevée à une réduction de l’empreinte environnementale.

Cependant, cette approche reste peu répandue, en partie à cause des divergences entre agro-industrie, banques et autres acteurs du marché agricole, qui n’ont pas toujours les mêmes objectifs ni les mêmes priorités.

FICOU

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