Une tempête solaire dévastatrice pourrait foncer sur nous… et on sabote la seule agence qui pourrait nous protéger !

Aux États-Unis, Donald Trump semble avoir déclaré la guerre à la science. Au mépris de la sécurité des Américains. Pour preuve, l’une de ses cibles stratégique prioritaires, la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration). L’Agence, en effet, est la seule qui pourrait nous protéger d’une tempête solaire dévastatrice. Et pas que de cela…

Quelques jours seulement après l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis en novembre dernier, des scientifiques s’inquiétaient déjà de la mise en œuvre du Projet 2025 proposé par la Heritage Foundation. « La nouvelle administration Trump présente de graves menaces pour les priorités en matière de climat, d’énergie et de justice. Le Projet 2025 serait un désastre pour le pays et le climat », commentait ainsi Juan Declet-Barreto sur le blog de l’Union of Concerned Scientits.

Aujourd’hui, cela ne fait qu’à peine plus d’un mois que Donald Trump a pris les commandes des États-Unis et déjà, des scientifiques ont été licenciés et des financements ont été gelés.

L’université de Yale (États-Unis) évoque « une perte sans précédent de l’expertise scientifique du gouvernement fédéral ». Mais quelle importance, pourraient être tentés de rétorquer certains ! Elle est grande, par exemple, en cas d’événement climatique extrême (pour rappel, ceux-ci sont appelés à se multiplier sous l’effet du réchauffement climatique). Car ce sont notamment les employés de la Federal Emergency Management Agency, massivement licenciés depuis le début de l’année, qui supervisent les efforts du gouvernement pour secourir les survivants et aider au rétablissement de leurs conditions de vie.

La précision des prévisions météo menacée
Autre exemple, celui de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration). Soutenue jusqu’ici par toutes les sensibilités de la classe politique américaine, l’agence s’attend à des centaines de licenciements. « Cela représenterait une menace pour la sécurité personnelle de chaque Américain, cela compromettrait la sécurité des biens dans tout le pays et cela reviendrait à jeter des milliards de dollars de développement économique à la poubelle », déclare à Newsweek l’ancien administrateur de la NOAA, Rick Spinrad. Le tout alors qu’il estime que l’activité de la NOAA ne coûte que 6 cents par jour et par Américain.

Pour comprendre, il faut savoir que la NOAA, c’est d’abord le très important National Weather Service (NWS).

Ses alertes météo sont de plus en plus cruciales dans un climat qui change. Et dans lequel les événements météorologiques extrêmes se multiplient. La NOAA gère d’ailleurs aussi des vols dits « chasseurs d’ouragan » qui permettent de préciser la trajectoire des cyclones. « Oui, ces organisations présentent des inefficacités, mais ces licenciements massifs, c’est un peu comme faire de la chirurgie avec une tronçonneuse au lieu d’un scalpel.

Et qui plus est, sans prendre la peine de regarder les radiographies au préalable », estime, toujours dans les colonnes de Newsweek, le météorologue Jeff Masters.

Celle des prévisions de la météorologie spatiale et bien d’autres services également
Une autre spécialité de la NOAA, c’est la surveillance de l’activité solaire. Avec pour ambition d’anticiper les tempêtes solaires qui pourraient paralyser nos systèmes informatiques ou provoquer un black-out généralisé. Les experts en météorologie spatiale du monde entier comptent notamment sur les satellites de l’agence et sur ses données pour établir leurs prévisions. Et aider le monde à se préparer à la survenue probable d’un nouvel événement de Miyake qui pourrait tout simplement anéantir nos technologies. Il s’en est produit au moins 5 jusqu’ici. À des intervalles de temps compris entre 400 et 2 400 ans. Le dernier, en 993.

Et la NOAA, ce n’est toujours pas que cela.

C’est beaucoup moins connu, mais l’agence est également gestionnaire des pêches aux États-Unis. Sans les évaluations des stocks de poissons que son National Marine Fisheries Service propose et sans le soutien que l’agence apporte à des écosystèmes marins, les pêcheurs ne connaîtraient pas l’état des populations. Les consommateurs, eux, ne sauraient pas si le poisson qu’ils achètent sont issus ou non d’une pêche durable.

Plus largement, la NOAA travaille également beaucoup à la cartographie pour le transport maritime et pour le forage pétrolier et gazier en mer. L’agence fournit aussi des données précieuses à l’industrie et aux transports aériens.

« Qu’il s’agisse de fournir une météorologie opérationnelle pour prévoir les vagues de chaleur ou les ouragans sur des jours ou des semaines ou d’évaluer à plus long terme les tendances climatiques mondiales et régionales, les agences fédérales fournissent des données qui sauvent des vies, rappelle Juan Declet-Barreto. Mais si le Projet 2025 est mis en œuvre, la NOAA sera démantelée, réduite ou certaines de ses parties seront confiées à des mains privées, compromettant ou éliminant purement et simplement les précieux services que les quelque 11 000 employés qui y travaillent aujourd’hui fournissent au pays. Nous avons besoin de champions comme la NOAA pour faire face au changement climatique.

Leurs recherches, leurs politiques et leurs protections environnementales sont des éléments essentiels pour un avenir durable et juste ».

Les chercheurs organisent la résistance
En attendant de rendre les licenciements officiels, l’administration Trump a déjà fait disparaître toutes les informations sur le changement climatique des pages d’accueil de certains sites gouvernementaux. De celui de l’Environment Protection Agency (EPA), par exemple. Et le risque plane de voir disparaître des données indispensables à ce que les scientifiques poursuivent leur travail et à nous informer de l’évolution de notre climat et de ses conséquences.

Au cours des trois premières semaines de mandat du nouveau Président des États-Unis, des agences ont supprimé l’accès à au moins une douzaine d’outils d’analyse du climat et de la justice environnementale.

Plusieurs initiatives, dont le réseau appelé Public Environmental Data Partners, ont décidé d’organiser la résistance.

Car si la première administration Trump n’avait finalement pas définitivement supprimé les données, se contentant de les faire disparaître du web, la seconde semble vouloir se montrer plus radicale. Alors les chercheurs ont commencé à télécharger des copies et à sauvegarder leurs travaux dans des dossiers open source. Et même à recréer certains outils mis hors ligne. Des captures d’écran d’archive ont également pu être partagées à la communauté. Ils appellent tous les scientifiques du pays à contribuer à cet effort.

futura

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