« L’Amérique est de retour ! », clame Donald Trump dans son discours devant le Congrès

Le président américain s’exprimait, dans la nuit du 4 au 5 mars, pour la première fois depuis son retour à la Maison Blanche devant les représentants de la nation, réunis pour l’occasion au Capitole.

Donald Trump était attendu sur les questions de politique étrangère, mais le président américain est resté assez évasif dans son discours dans la nuit du 4 au 5 mars devant le Congrès, sans déclarations fracassantes et avec un propos centré sur la politique intérieure. Dans ce qui ressemblait à s’y méprendre à un meeting de campagne, il a tout de même confirmé ses velléités de reprendre le contrôle du canal de Panama et de s’emparer du Groenland, qui « rejoindra les États-Unis d’une manière ou d’une autre ».

C’était cependant sur l’Ukraine que Donald Trump était le plus attendu après l’annonce de la suspension de l’aide américaine, le 3 mars.

Il n’a rien dit sur la levée de cette suspension, mais il a semblé apprécier l’exercice de contrition imposé à Volodymyr Zelensky, qui lui a écrit une lettre. « La lettre dit que l’Ukraine est prête à s’asseoir à la table des négociations aussi vite que possible, assure le président américain. Concernant l’accord sur les minerais, il est prêt à le signer à tout moment. J’ai apprécié cette lettre. »

Donald Trump savoure d’avoir fait plier le président ukrainien tout en affirmant disposer de signaux forts de la part de Moscou, ceux-ci restent un mystère. En effet, si le Kremlin peut naturellement se satisfaire de la tournure des événements, Vladimir Poutine n’a pris aucun engagement permettant de penser qu’il allait faire taire les armes, réaffirmant au contraire ses lignes rouges sur les questions territoriales.

Il faut tout de même rappeler que le président russe a le pouvoir d’arrêter la guerre et qu’il est à l’origine de l’invasion de l’Ukraine, même si ce point central semble passé au second plan pour Donald Trump. Il a d’ailleurs remis un coup de pression à l’Europe devant le Congrès, en dénonçant le déséquilibre de l’aide à l’Ukraine.

Les chiffres, qu’il répète à tout bout de champ depuis le début du mois de février restent faux.

Les États-Unis n’ont pas dépensé 350 milliards de dollars en Ukraine. Le montant des aides, qui ont été votées atteint environ 180 milliards et environ 80, soit moins de la moitié, ont été effectivement déboursés. L’Europe, jusqu’ici, a versé une aide comparable.

La question de la réforme européenne
Ce qui est sûr, c’est que Donald Trump fait comprendre à Kiev et à l’Europe que ce soutien massif touche à sa fin et cela fait réagir les Européens. Dans la foulée des nombreuses discussions des derniers jours, deux annonces majeures ont été faites, mardi 4 mars. Ursula Von der Leyen a d’abord dévoilé un plan de près de 800 milliards d’euros destiné à augmenter les capacités militaires des États membres de l’UE.

« L’avenir d’une Europe en sécurité est en jeu », a écrit la présidente de la Commission européenne dans une lettre aux dirigeants des 27, qui ont rendez-vous, jeudi 6 mars pour un sommet extraordinaire. Ce plan pose la question de son financement et de l’endettement des pays européens.

De ce côté-là, il faut noter ce choix très fort de l’Allemagne, où les négociateurs de la future coalition entre la CDU et le SPD ont acté mardi soir une réforme du frein à l’endettement sur la défense ainsi qu’un investissement de 500 milliards d’euros pour les infrastructures du pays. C’est un tournant majeur pour l’Allemagne et l’Europe, qui passera par une réforme de la constitution.

francetvinfo

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