Le bâtiment, encore en construction, semble être un navire de 6.000 ou 7.000 tonnes pouvant transporter environ 10 missiles balistiques.
La Corée du Nord s’apprête à entrer dans le club très fermé des pays possédant un sous-marin à propulsion nucléaire. Le pays a dévoilé pour la première fois le navire en construction, selon les agences de presse du pays, reprises par AP.
L’agence de presse d’État a en effet publié samedi 8 mars des photos montrant ce qu’elle a appelé « un sous-marin à missiles guidés stratégiques à propulsion nucléaire », lors d’une visite non datée du dirigeant Kim Jong Un dans les principaux chantiers navals où sont construits les navires de guerre.
Le dirigeant a déclaré que « la capacité de défense maritime » du pays serait « pleinement déployée dans toutes les eaux nécessaires sans aucune limitation », a précisé l’agence.
Il a insisté sur l’importance pour la stratégie de la Corée du Nord de transformer sa marine en « force d’élite dotée de l’arme nucléaire » et évoqué sa volonté de « renforcer radicalement l’industrie militaro-navale », selon la même source.
Le navire de guerre semble être un navire de 6.000 ou 7.000 tonnes pouvant transporter environ 10 missiles, a déclaré Moon Keun-sik, un expert sud-coréen des sous-marins qui enseigne à l’université Hanyang de Séoul, cité par l’agence AP.
Un lancement dans un ou deux ans?
Il a déclaré que l’utilisation du terme « missiles guidés stratégiques » signifiait qu’il transporterait des armes à capacité nucléaire. « Ce serait une menace absolue pour nous et les États-Unis », a-t-il déclaré. Il a également ajouté que la Corée du Nord pourrait lancer le sous-marin dans un ou deux ans pour tester ses capacités avant son déploiement effectif.
Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, Brian Hughes, a déclaré: « Nous sommes conscients de ces allégations et n’avons pas d’informations supplémentaires à fournir pour le moment ». « Les États-Unis sont déterminés à dénucléariser complètement la Corée du Nord ».
Un sous-marin à propulsion nucléaire figurait parmi une longue liste de souhaits d’armes sophistiquées que Kim s’est engagé à introduire lors d’une grande conférence politique en 2021 pour faire face à ce qu’il a appelé l’escalade des menaces militaires menées par les États-Unis.
Le pays lourdement sanctionné et appauvri, n’est pourtant pas considéré comme un État ayant les ressources et la technologie nécessaires pour fabriquer de tels engins
Aidé par la Russie?
Selon Moon Keun-sik, la Corée du Nord pourrait avoir reçu une assistance technologique russe pour construire un réacteur nucléaire destiné à être utilisé dans le sous-marin en échange de la fourniture d’armes conventionnelles et de troupes pour soutenir les efforts de guerre de la Russie contre l’Ukraine.
La Corée du Nord compte environ 70 à 90 sous-marins à propulsion diesel, soit l’une des plus grandes flottes du monde.
Cependant, il s’agit pour la plupart de sous-marins vieillissants capables de lancer uniquement des torpilles et des mines, et non des missiles.
En 2023, la Corée du Nord a déclaré avoir lancé ce qu’elle a appelé son premier « sous-marin nucléaire d’attaque tactique », mais des experts étrangers ont mis en doute l’annonce et ont spéculé qu’il s’agissait probablement d’un sous-marin à propulsion diesel divulgué en 2019.
Ces derniers jours, la Corée du Nord a intensifié sa rhétorique enflammée contre les États-Unis et la Corée du Sud avant leurs prochains exercices militaires annuels qui doivent commencer lundi.
bmftv