En 2024, 9 350 crimes et délits « à caractère raciste » ont été enregistrés par les forces de l’ordre en France, soit une augmentation de 11 % par rapport à 2023. Les chiffres par territoires, le profil des victimes… Voici les dernières statistiques sur les actes racistes en France.
À l’appel d’un collectif de syndicats et d’associations, plus de 180 rassemblements contre le racisme sont organisés ce samedi 22 mars 2025 en France, au lendemain de la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale.
En 2024, les services de police et de gendarmerie nationales ont enregistré 9 350 crimes ou délits à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux en France, soit une augmentation de 11 % par rapport à 2023 (8 428), selon une publication du ministère de l’Intérieur le 14 mars. Disparité territoriale, le profil des victimes… En graphiques, on vous explique les actes racistes enregistrés en France.
La majorité des délits sont des injures, provocations ou diffamation publiques
Au total, en 2024, les autorités ont enregistré plus de 16 000 infractions commises en raison de l’ethnie, de la nation, d’une prétendue race ou de la religion sur l’ensemble des territoires français : 9 400 crimes ou délits et 7 000 contraventions.
Ces deux derniers chiffres sont respectivement en augmentation de 11 % et de 6 % par rapport à 2023.
D’après le ministère, la majorité des actes racistes enregistrés par les forces de sécurité, sont « des injures, provocations ou diffamations ». Il s’agit d’un constat identique que pendant les années précédentes.
« On voit bien comment il y a aujourd’hui globalement une forme d’offensive réactionnaire contre les étrangers et leurs enfants, contre les musulmans, comment on voit la remontée des nombres d’actes racistes et antisémites », s’est indigné le président de SOS Racisme Dominique Sopo samedi sur la radio RMC. Au total, entre 50 000 à 60 000 manifestants sont attendus dans tout le pays, dont 10 000 à 20 000 dans la capitale, rapporte l’Agence France-Presse.
Une disparité territoriale modérée
Par territoire départemental, le nombre de crimes et de délits rapporté au nombre d’habitants affiche une variabilité faible, si l’on met la capitale de côté. Un taux particulièrement élevé a été observé à Paris, mais le ministère de l’Intérieur explique dans la publication que les infractions commises dans la capitale ne concernent pas seulement la population résidente.
Le chiffre parisien peut en partie être lié « à son attractivité, en raison des flux de populations résidant en banlieue parisienne et travaillant ou se déplaçant à Paris pour d’autres activités ou des flux de touristes ».
Au niveau national, en moyenne entre 2022 et 2024, les forces de l’ordre ont enregistré 1,2 crimes ou délits « à caractère raciste » pour 10 000 habitants sur l’ensemble des territoires français. Les taux les plus faibles sont observés dans le Gers (0,4), en Dordogne, en Haute-Loire ou encore en Lozère (0,5).
De plus, les autorités constatent que ce taux augmente en fonction de la taille des communes, passant de 0,5 victime pour 10 000 habitants dans les communes rurales à 1,7 pour les unités urbaines de plus de 200 000 habitants, hors Paris.
L’unité urbaine de Paris affiche un taux de 2,7 victimes pour 10 000 habitants, du fait de « l’attractivité de la capitale, notamment en raison des migrations alternantes mais également en raison des flux de touristes ».
Âge, sexe, nationalité… Le profil des victimes
Toujours d’après l’étude, les hommes sont majoritaires parmi les victimes physiques (les personnes morales, par exemple les associations, sociétés, établissements de commerce peuvent également être les victimes). Ils représentent 60 % des victimes en 2024, alors qu’ils sont 49 % dans l’ensemble de la population. Cette surreprésentation est plus forte que pour l’ensemble des victimes de crimes et délits, dont la moitié est des hommes (52 % en 2024).
Concernant l’âge, les personnes de 25 à 54 ans sont plus fortement surreprésentées, en particulier celles ayant entre 35 et 44 ans, qui représentent 13 % de la population et 25 % des victimes de crimes ou délits « racistes ».
Par nationalité, la part de personnes de nationalités étrangères atteint 16 % parmi les victimes.
La population étrangère représente 8 % de l’ensemble de la population française. Les personnes étrangères ressortissantes d’un pays d’Afrique sont les plus concernées.
Elles représentent, à elles seules, 11 % des victimes, contre 4 % dans l’ensemble de la population.
Environ 5 000 personnes ont été mises en cause par les services de sécurité, dont plus de la moitié a entre 25 et 54 ans, en 2024.
D’après l’enquête de victimation Vécu et ressenti en matière de sécurité (VRS) du ministère de l’Intérieur, un peu plus d’un million de personnes de plus de 18 ans vivant en France métropolitaine déclarent avoir été victimes d’au moins une atteinte « à caractère raciste » en 2022, soit 2,4 % de l’ensemble de la population majeure (contre 1,6 % l’année précédente).
Moins de 3 % d’entre elles réalisent une démarche auprès des services de sécurité.
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