Le Premier secrétaire du PS dénonce la « violence » et le « ridicule » des attaques du maire de Saint-Ouen, un de ses opposants les plus virulents avant le congrès de Nancy.
Une autre version du « ça suffit maintenant ». Ciblé par le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane, qui l’accuse d’avoir rendu le PS « has-been » depuis qu’il le dirige, Olivier Faure réplique vertement. Il dénonce la « violence » de celui qui veut le renverser lors du congrès des socialistes, mi-juin à Nancy.
« Tout ce qui est excessif est insignifiant », dénonce ainsi le Premier secrétaire du PS dans les colonnes du Parisien, en critiquant « des gens qui cherchent, avec une violence que (je) découvre, à conflictualiser, brutaliser le débat ». « Pendant toutes ces années, où étaient-ils quand il fallait se battre ? Quelles sont les propositions qu’ils ont faites ? », interroge-t-il encore, en appelant ses opposants à ne pas donner une « tournure ridicule » aux débats internes.
Il faut dire que Karim Bouamrane ne mâche pas ses mots contre le député de Seine-et-Marne, à la tête du Parti socialiste depuis 2018.
Jeudi, le maire de Saint-Ouen (qui émerge dans le débat public depuis les Jeux olympiques), a accusé Olivier Faure d’avoir rendu son parti « has-been », en estimant qu’il « sacralise la lose » avec 66 députés à l’Assemblée nationale. Un échange de tacles qui illustre bien la dureté de la campagne qui s’amorce au PS.
Les prétendants se bousculent
Depuis la Seine-Saint-Denis ou Les Landes, les concurrents se bousculent pour renverser Olivier Faure dans sa course à un quatrième mandat. Avant l’étape formelle des candidatures, cinq autres contributions sont annoncées, en particulier celle du chef du groupe PS à l’Assemblée Boris Vallaud. Plus en marge, l’aile gauche constituée autour des partisans de la censure du gouvernement Bayrou s’est lancée cette semaine, tandis que les députés Jérôme Guedj et Philippe Brun ont décidé de « fusionner » dans un « texte commun ».
Le rapprochement est plus incertain entre les finalistes du dernier congrès douloureux de Marseille : d’un côté les fidèles de François Hollande regroupés autour de la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy, de l’autre un courant emmené par l’édile de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, avec notamment l’appui de Carole Delga.
Pour l’heure, une ligne de fracture principale sépare Olivier Faure de ses opposants : les relations avec La France insoumise. L’actuel patron prône des discussions constantes et n’exclut pas un large rapprochement lors des prochaines échéances électorales quand ses contempteurs ne veulent plus entendre parler de la formation de Jean-Luc Mélenchon. Karim Bouamrane, qui appelle au rassemblement des anti-Faure, revendique par exemple « une rupture totale avec la politique portée par Jean-Luc Mélenchon », qu’il accuse de chercher à « démolir » les formations de gauche qui ne se rangent pas derrière lui.
En réponse, l’actuel Premier secrétaire – qui doit esquisser ce samedi à Toulouse les premières lignes d’un programme pour 2027 – critique une logique de « repli sur nous-mêmes considérant que nous n’avons besoin de personne ». Leur position, estime-t-il dans Le Parisien, « c’est le retour d’un Parti socialiste hégémonique qui serait en mesure de dicter ses conditions à ses partenaires » quand lui plaide le « rassemblement des socialistes et de la gauche ».
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