L’industriel sud-coréen Hyundai va échapper aux tarifs douaniers du président américain Donald Trump. Ce dernier avait annoncé 25 % de droits de douane sur l’acier et l’aluminium entrant aux États-Unis, ce qui avait fait pâlir les aciéries sud-coréennes, dont les États-Unis sont le premier client.
Mais Hyundai a réussi à s’attirer les bonnes faveurs de la Maison Blanche avec l’annonce lundi 24 mars d’un investissement de 21 milliards de dollars aux États-Unis.
Le géant industriel sud-coréen Hyundai vient d’annoncer 21 milliards de dollars d’investissement aux États-Unis.
Pour faire affaire avec le président américain Donald Trump, il faut parler sa langue et les Sud-Coréens l’ont bien compris, c’est-à-dire apporter des investissements et des emplois aux Américains, explique notre correspondant à Séoul, Célio Fioretti. Cela alors que la Maison Blanche menace d’imposer des droits de douane sur l’acier et l’aluminium, ce qui aurait pu impacter Hyundai.
« Nous sommes très heureux d’engager cet investissement de plusieurs milliards de dollars pour notre fonderie en Louisiane, qui créera 1 300 emplois américains et sera la pierre angulaire d’une chaîne d’approvisionnement plus autonome et mieux sécurisée, ici aux États-Unis », s’est réjoui le président exécutif de Hyundai, Chung Eui-sun, dans le Bureau ovale.
L’entreprise va construire sa première fonderie en Louisiane, pour un investissement de 5,8 milliards de dollars, en plus d’alimenter ses usines automobiles du pays. Cette fonderie sera « la première jamais construite par Hyundai aux États-Unis », s’est félicité Donald Trump, pour qui « cet investissement est le signe que les droits de douane fonctionnent vraiment sérieusement ».
Un million de véhicules en production
Au total, Hyundai pourra produire un peu plus d’un million de véhicules et près de trois millions de tonnes d’acier par an. Un investissement que la Maison Blanche a tenu à remercier. Donald Trump a répondu que Hyundai serait exempté de tarifs douaniers. Pour Washington, cet investissement montre l’efficacité de la politique commerciale de Trump pour inciter les entreprises étrangères à s’installer aux États-Unis et créer des emplois.
En échange, Hyundai va également acheter pour près de trois milliards de dollars de gaz liquéfié américain pour soutenir l’industrie locale.
Les États-Unis sont le deuxième partenaire commercial, derrière la Chine, de la Corée du Sud, avec plus de 130 milliards de produits exportés vers la première puissance mondiale en 2024, et le pays dépend énormément de l’implication militaire américaine pour sa défense, notamment vis-à-vis de la Corée du Nord.
rfi