Syrie: la difficile intégration de la région du Nord-Est, sous contrôle des Kurdes

L’un des principaux défis auquel fait face les nouvelles autorités syriennes est celui de l’intégration de la région du nord-est du pays, actuellement contrôlée par les Kurdes. Ces dernières semaines, les évènements se sont succédé, avec notamment la signature d’un accord entre Damas et les Forces démocratiques syriennes menées par les Kurdes.

On l’a appris dans le prolongement de l’un des points de bascule de ces dernières semaines pour tous les Syriens, y compris les Kurdes : le massacre de plus de 1 200 alaouites sur la côte syrienne par des milices sous l’autorité de Damas. Quatre jours plus tard, l’accord qui prévoit d’intégrer la région du nord-est syrien – dominée par les Kurdes – à la Syrie a donc été signé.

Une manière pour le président intérimaire Ahmed al-Charaa d’absorber la colère de la population syrienne et de montrer sa volonté d’intégrer et de protéger toutes les composantes du pays.

Pour les autorités kurdes, il s’agit d’une victoire, car face à l’urgence, Ahmed al-Charaa a fini par céder sur certains points.

Le texte est surtout un accord de principe sur une intégration progressive des Forces démocratiques syriennes (FDS) et des institutions de l’Administration autonome du nord-est syrien. Il y a encore de nombreuses questions sans réponse, et en particulier sur l’avenir des combattants kurdes.

Désarmement du PKK
Un autre évènement clef de ces dernières semaines est l’appel au désarmement du PKK par le chef du mouvement Abdullah Öcalan depuis sa cellule turque. Cela dans un accord censé mettre fin à 40 ans de guerre entre Ankara et le parti des travailleurs du Kurdistan.

Les Kurdes, qui réclament la constitution du Kurdistan depuis la chute de l’Empire ottoman en 1922, habitent dans une zone s’étalant sur un territoire aujourd’hui divisé entre la Syrie, la Turquie, l’Irak et l’Iran. Les mouvements et partis politiques kurdes ne s’arrêtent donc pas aux frontières des pays. Dans le nord-est syrien, c’est justement la branche locale du PKK qui réussit à mettre en place une région autonome avec une force armée, les FDS. Ces dernières ont affirmé ne pas être concernées par l’appel au désarmement du PKK.

De son côté, Ankara exige leur démantèlement total et Damas a choisi la voie des négociations pacifiques avec les FDS.

Mais l’un des premiers prérequis pour les autorités de transition est d’arriver à garantir les droits et la sécurité de la population kurde. C’est donc une histoire en cours d’écriture.

rfi

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