La crise climatique peut-elle « détruire » le capitalisme ? Car les impacts des événements climatiques extrêmes vont finalement rendre le système financier incapable d’opérer. Voilà l’avertissement peu banal lancé par l’un des hauts dirigeants du monde de l’assurance.
C’est un peu le serpent qui se mord la queue, parce que ce sont nos activités économiques – fondées sur le système capitaliste – qui ont mené à cette crise climatique.
Dans un texte publié sur les réseaux sociaux, Günther Thallinger, membre du conseil d’Allianz, l’une des grandes entreprises mondiales d’assurance, appelle à des actions urgentes pour accélérer la transition écologique. Champs, maisons, routes, lignes électriques, chemins de fer, ports, usines… en plus des victimes humaines, les événements climatiques extrêmes – comme les inondations ou les incendies – font des dégâts matériels et économiques de plus en plus considérables en raison du réchauffement mondial.
« Les assureurs ont historiquement pris en charge ces risques, rappelle ce haut-dirigeant d’Allianz, mais nous nous approchons de hausses des températures mondiales (+1,5 +2 +3 degrés…) où les assureurs ne pourront faire face. »
Des régions entières…
Les primes d’assurance vont excéder ce que les individus et les entreprises peuvent payer. C’est déjà le cas dans des régions entières, comme en Californie. Sans assurance, une maison ne sera donc plus hypothécable, la banque ne donnera pas de crédit pour l’acheter.
C’est vrai aussi pour les projets d’infrastructures, l’agriculture, les industries. Bref, Günther Thallinger parle d’un risque « systémique » qui menace les fondations-mêmes du secteur financier.
« le capitalisme cessera d’être viable »
Et les États n’auront pas les budgets pour gérer. La valeur économique de régions entières – sur les côtes, dans les zones arides – va plonger. Le système financier va vaciller et avec lui, « le capitalisme, tel qu’on le connaît cessera d’être viable », écrit le dirigeant.
La bonne nouvelle, c’est que les technologies pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, responsables de cette crise climatique, sont matures. « Le solaire, l’éolien, les batteries, l’hydrogène vert, l’électrification », liste-t-il… Il faut désormais passer à la vitesse et à l’échelle supérieures.
rfi