Plusieurs manifestations ont eu lieu ces dernières semaines aux États-Unis contre la politique menée par le président américain, Donald Trump. Des collectifs de citoyens se coordonnent pour organiser ces rassemblements.
Des milliers d’Américains se sont mobilisés les deux derniers week-ends aux États-Unis pour manifester contre la politique de Donald Trump, moins de trois mois après son retour à la présidence du pays.
Parmi les griefs d’une partie de la population figurent les coupes dans les aides sociales, l’éducation ou la recherche, ainsi que les licenciements de milliers de fonctionnaires.
Le 29 mars, plusieurs centaines de manifestants s’étaient rassemblés devant des magasins Tesla aux États-Unis, dans le cadre d’une journée mondiale d’opposition à Elon Musk, le patron de la marque automobile et proche conseiller de Donald Trump.
Devant la boutique new-yorkaise à Manhattan, entre 500 et 1.000 personnes ont demandé la démission de l’homme le plus riche de la planète, désormais à la tête d’une commission pour l’efficacité gouvernementale (Doge), chargée par le président Trump de traquer la fraude et tailler dans les dépenses jugées inutiles du budget fédéral.
« Elon Musk doit partir », ont-ils chanté en chœur, devant l’une des quelque 200 boutiques Tesla des États-Unis et d’Europe où des appels au rassemblement avaient été lancés sous le nom de « Tesla takedown » (démantèlement de Tesla).
Depuis plusieurs semaines, les actes de vandalisme et de contestation se sont multipliés contre Tesla, en raison de l’implication politique d’Elon Musk. Fin mars, un Américain soupçonné d’avoir incendié cinq véhicules Tesla et de les avoir criblés de balles avec un fusil semi-automatique à Las Vegas a ainsi été placé en détention provisoire et encourt 20 ans d’emprisonnement pour ces faits.
Le gouvernement américain considère désormais les attaques contre Tesla comme du « terrorisme intérieur », a déclaré la ministre de la Justice, Pam Bondi. Ces attaques semblent être le fait d’individus isolés, selon le FBI.
Des mouvements citoyens
Puis, ce samedi 5 avril, une série de mouvements citoyens de gauche ont appelé à manifester dans tout le pays contre ce qu’ils qualifient d' »accaparement du pouvoir » par le président républicain, une mobilisation qu’ils ont appelée « Hand off! » (pas touche, en français).
Elle était aussi soutenue par le Parti démocrate, qui avait relayé l’appel à manifester.
« C’est extrêmement inquiétant de voir tout ce qui arrive à nos institutions, et l’équilibre des pouvoirs complètement bouleversé sur tous les plans, de l’environnement aux droits individuels », a abondé Jane Ellen Saums, 66 ans, qui travaille dans l’immobilier à Fairfax, près de Washington.
« Bas les pattes! »
Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, Donald Trump invoque la légitimité populaire pour justifier son interventionnisme tous azimuts, au nom d’une conception maximaliste des prérogatives de l’exécutif.
« Donald Trump et Elon Musk pensent que ce pays leur appartient.
Ils prennent tout ce sur quoi ils peuvent faire main basse et mettent le monde au défi de les arrêter », peut-on lire dans un communiqué publié sur le site d’un des mouvements organisateurs de la manifestation, Indivisible.
À New York, où l’affluence était également significative, une manifestante qui travaille dans l’éducation supérieure, Rachael Nevins, s’est dite « très inquiète par les attaques contre la connaissance », en particulier des gels de bourses pour les chercheurs et les étudiants. Des manifestations similaires se sont tenues samedi à travers le monde, notamment à Berlin, Paris, Rome et Londres.