Trump rejette l’offre de l’Union européenne sur les droits de douane

Donald Trump a déclaré lundi que l’offre faite par l’Union européenne d’une exemption totale et réciproque des droits de douane sur les produits industriels ne suffisait pas pour qu’il renonce à ses menaces tarifaires contre les exportations européennes.

Pour rappel, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait annoncé une proposition d’exemption visant à désamorcer les tensions commerciales croissantes avec Washington. Interrogé ce lundi à la Maison Blanche, Trump a sèchement rejeté cette ouverture : « Non ce n’est pas suffisant », a-t-il lancé, dénonçant une Union européenne qui se serait « très, très mal conduite avec nous ».

Le président américain a rappelé sa décision annoncée la semaine dernière d’instaurer une taxe de 20 % sur les produits européens à partir du 9 avril, dans le cadre d’une nouvelle offensive protectionniste. Ce plan, selon lui, vise à corriger le déséquilibre commercial chronique entre les deux blocs.

Trump a estimé que le déficit commercial américain avec l’UE allait « disparaître rapidement », à condition que les pays européens achètent davantage de gaz naturel et de pétrole américains. « Il faut qu’ils achètent et qu’ils s’engagent à acheter un montant équivalent [à ce déficit commercial] en énergie », a-t-il insisté, liant ainsi déséquilibres commerciaux et indépendance énergétique.

L’Union européenne, de son côté, tente de convaincre Washington de revenir à une relation commerciale apaisée.

« Nous avons proposé des droits de douane nuls pour les produits industriels. (…) L’Europe est toujours prête à conclure un bon accord avec les États-Unis », a affirmé Ursula von der Leyen lors d’une conférence de presse à Bruxelles. L’offre vise notamment à protéger des secteurs clés comme l’automobile, les produits chimiques ou pharmaceutiques.

Mais face au ton de plus en plus offensif de Trump, Bruxelles se prépare à répliquer.

« Nous sommes également prêts à répondre par des contre-mesures et à défendre nos intérêts », a averti la présidente de la Commission. Le commissaire européen Maros Sefcovic a d’ailleurs précisé que cette offre d’exemption avait été discutée dès le 19 février avec les homologues américains, bien avant l’annonce des surtaxes.

L’annonce américaine fait déjà vaciller les marchés financiers, tandis que les places boursières européennes et asiatiques plongent dans un climat de vive inquiétude. À Wall Street, le message de Trump – « ne soyez pas stupides » – n’a pas suffi à rassurer.

– Contexte protectionniste

Cette escalade s’inscrit dans une série de mesures protectionnistes initiées par Donald Trump depuis le début de son second mandat.

Le 1er février 2025, il a signé un décret imposant une taxe de 10 % sur toutes les importations en provenance de Chine, suivie d’une augmentation à 20 % le 4 mars.

En réponse, Pékin a instauré des droits de douane de 15 % sur des produits américains tels que le charbon et le gaz naturel liquéfié, et de 10 % sur le pétrole et les machines agricoles.

Plus récemment, le 2 avril, Trump a annoncé une taxe universelle de 10 % sur toutes les importations aux États-Unis, avec des taux encore plus élevés pour 57 partenaires commerciaux, y compris une taxe de 34 % supplémentaire sur les produits chinois, portant le taux effectif à 54 %.

La Chine a répliqué en imposant des droits de douane de 34 % sur toutes les importations américaines, effectifs à partir du 10 avril. Le président américain a menacé d’ajouter une taxe supplémentaire de 50 % sur les produits chinois si Pékin ne retirait pas ses mesures de rétorsion.

Ces tensions commerciales croissantes ont suscité des inquiétudes quant à une possible guerre commerciale généralisée, avec des répercussions significatives sur l’économie mondiale.

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