WASHINGTON- De hauts responsables de l’administration américaine ont pressé dimanche la Russie et l’Ukraine de parvenir à conclure un accord de paix dans la foulée du tête-à-tête entre Donald Trump et le président ukrainien, Volodimir Zelensky, samedi au Vatican.
« Il faut que cela se fasse rapidement », a déclaré le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, sur la chaîne NBC. « Nous ne pouvons pas continuer à consacrer du temps et des ressources à cet effort s’il n’aboutit pas », a-t-il prévenu.
Selon Marco Rubio, les Etats-Unis étudieront dans la semaine à venir s’il convient de poursuivre leur médiation « ou s’il est temps de se concentrer sur d’autres dossiers ».
En marge des funérailles du pape François, Donald Trump et Volodimir Zelensky, penchés l’un vers l’autre sans aucun assistant autour d’eux, ont discuté samedi dans la basilique Saint-Pierre pendant environ 15 minutes.
Cet entretien, le premier depuis une rencontre violente devant les caméras dans le Bureau ovale à Washington en février, intervient à un moment critique des négociations visant à mettre fin au conflit russo-ukrainien.
Après les funérailles du pape, le locataire de la Maison blanche a ouvertement critiqué sur son réseau social Truth Social le président russe, Vladimir Poutine.
« Il n’y avait aucune raison pour que Poutine tire des missiles sur des zones civiles, des villes et des villages, ces derniers jours », a-t-il écrit, faisant référence à l’attaque russe de jeudi dernier contre l’Ukraine.
« Cela me fait penser qu’il ne veut peut-être pas arrêter la guerre, qu’il me fait simplement marcher et qu’il faut le traiter différemment, par des sanctions bancaires ou des sanctions secondaires? Trop de gens meurent!!! », avait ajouté Donald Trump.
Dans une interview préenregistrée diffusée dimanche dans l’émission « Face the Nation » de CBS News, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que la Russie continuerait à cibler des sites utilisés par l’armée ukrainienne, assurant que la frappe de jeudi ne visait absolument pas de cible civile.
Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a déclaré dimanche que l’Ukraine ne devrait pas accepter la proposition américaine, estimant qu’elle allait trop loin en cédant des pans entiers de territoire ukrainien en échange d’un cessez-le-feu.
DIVERGENCES
Malgré les divergences de vues, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, Mike Waltz, a déclaré dimanche que la rencontre avec Volodomir Zelensky montrait la détermination du chef de la Maison blanche à parvenir à un accord.
« Cette réunion restera pour le président Trump dans les livres d’histoire, comme un président de paix », a-t-il déclaré lors de l’émission « Sunday Morning Futures » de Fox News.
Mike Waltz a déclaré que Donald Trump avait « exprimé sa frustration » à l’égard des dirigeants des deux pays, mais qu’il restait déterminé à contribuer à un accord. Il a également déclaré que les Etats-Unis et l’Ukraine finiraient par parvenir à un accord sur les terres rares et que les discussions se poursuivaient ce week-end.
Aux Congrès américain, les démocrates ont critiqué l’approche de Donald Trump dans ce conflit, leur chef file au Sénat, Chuck Schumer, ayant déclaré dimanche qu’il redoutait que le président américain « cède à Poutine »
« Abandonner l’Ukraine, après tous les sacrifices qu’elle a consentis, après tant de pertes humaines, et avec le ralliement de tout l’Occident à Poutine, serait tout simplement une tragédie morale », a prévenu Chuck Schumer sur CNN.
reuters