Après la mort d’un homme dans une mosquée de La Grand-Combe (Gard) vendredi, une information judiciaire est ouverte ce lundi pour « meurtre aggravé par la préméditation et la circonstance de commission à raison de la race ou de la religion ».
Trois jours après la mort d’un homme dans une mosquée de la Grand-Combe, près d’Alès, le pôle criminel du parquet de Nîmes est désormais saisi de l’enquête. La procureure de Nîmes, Cécile Gensac, annonce ce lundi l’ouverture d’une information judiciaire pour « meurtre aggravé par la préméditation et la circonstance de commission à raison de la race ou de la religion, ainsi que de soustraction d’un criminel à des recherches ou à son arrestation », est-il écrit dans le communiqué.
La victime est un homme de 21 ans, originaire du Mali.
Il a été tué de plusieurs coups de couteau dans la salle de prière de la mosquée Khadija. Le corps a été découvert « aux alentours de 11h30 par un fidèle venu préparer la salle pour la prière de midi ».
Le suspect nie avoir agi par haine de l’islam
En Italie, l’avocat italien du meurtrier présumé, Olivier Hadzovic, âgé de 21 ans, de nationalité française, a déclaré que son client niait avoir agi par haine de l’islam. Il a indiqué aux enquêteurs « avoir tué la première personne qu’il a trouvée » sur son chemin. Toujours selon son avocat, Giovanni Salvietti, le suspect ne se souvient pas avoir filmé son geste et ne s’oppose pas à sa remise aux autorités françaises.
Le jeune homme était « très silencieux, taciturne, renfermé » lors de son audition dimanche soir, a ajouté l’avocat.
La procédure judiciaire « devrait se conclure d’ici mercredi et ça devrait être une formalité », a dit MeGiovanni Salvietti. Son client « a déclaré hier qu’il souhaite revenir en France et j’imagine qu’il confirmera ça », après quoi il sera simplement question d’organiser les modalités concrètes de son transfèrement.
« Exclure l’hypothèse d’un meurtre entre personnes de même confession »
Cécile Gensac précise que « l’analyse de la vidéosurveillance permettait de voir l’auteur des faits et sa future victime dans la salle de prière. Au moment où l’individu s’agenouillait, il était atteint de plusieurs dizaines de coups de couteau. Le mis en cause prenait alors la fuite. Les premiers éléments conduisaient à exclure l’hypothèse d’un meurtre entre personnes de même confession. »
La Procureure de la République de Nîmes confirme par ailleurs qu’une vidéo filmée par l’agresseur avec son propre téléphone portable a brièvement circulé sur un réseau social. Cela, notamment, a permis d’identifier l’auteur présumé « comme étant un homme né en 2004, de nationalité française, inconnu des services de police et de justice ».
« Un retour en France peut prendre quelques jours à quelques semaines «
Le suspect est domicilié sur le secteur de La Grand-Combe. Les enquêteurs ont d’abord retrouvé sa trace dans l’Hérault. Puis il a fui en Italie, où il s’est finalement rendu à la police, au commissariat de Pistoia, près de Florence, dans la soirée ce dimanche 27 avril 2025.
Conformément à la procédure d’entraide pénale internationale, précise enfin Cécile Gensac, le mis en cause « actuellement retenu par les services de police italiens a fait l’objet de la diffusion d’un mandat d’arrêt européen, lequel permettra à la justice française de faire traduire dans un délai encore indéfini pouvant varier de quelques jours à quelques semaines ».
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