Les cours du pétrole ont terminé en forte baisse mardi, plombés par les craintes de ralentissement économique provoqués par la guerre commerciale entre Washington et Pékin, ainsi que par les incertitudes quant à une possible augmentation de production de l’Opep+.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, a perdu 2,44% à 64,25 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, a lâché 2,63% à 60,42 dollars.
« C’est toujours la même histoire: le pétrole reste sous pression en raison des inquiétudes (concernant) les droits de douane », a expliqué à l’AFP Andy Lipow, analyste de Lipow Oil Associates.
Les opérateurs craignent que « la guerre commerciale en cours entre les États-Unis et la Chine entraîne une baisse de la demande », a-t-il ajouté.
La semaine dernière, le Fonds monétaire international (FMI) a baissé ses prévisions de croissance mondiale de 0,5 point de pourcentage, avec une révision plus marquée encore de 0,6 point pour la Chine et de 0,9 point pour les Etats-Unis.
Des nouvelles données économiques en provenance mardi des Etats-Unis ont également participé à miner les cours du brut, dont un indice évaluant la confiance des consommateurs américains.
Selon ce baromètre, leur confiance a continué de dégringoler, tombant à « un niveau pas atteint depuis le début de la pandémie de Covid ».
« Le ralentissement des dépenses au cours des prochains mois (pourrait) également peser sur les prix du pétrole », puisqu’il lesterait la demande, a souligné M. Lipow.
En outre, « les prix du brut continuent à se contracter alors que le marché tente d’évaluer la possibilité que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) augmente sa production », a estimé dans une note Phil Flynn, analyste de Price Futures Group.
« Le marché attend la réunion de l’Opep+ du 5 mai (…) pour voir si (le cartel) va accélérer sa production, et donc augmenter l’offre », a acquiescé M. Lipow.
L’Opep+ a prévu d’augmenter sa production de 411.000 barils par jour en mai, ce qui a largement contribué à faire baisser les cours du brut depuis début avril.
Le cartel, et en particulier l’Arabie saoudite, organisait depuis fin 2022 une stratégie de raréfaction de l’offre afin de maintenir un niveau de prix lui permettant de conserver des revenus à long terme.
Selon des informations de presse publiées la semaine passée, l’organisation aurait indiqué vouloir augmenter sa production en juin à un volume similaire à celui convenu pour le mois de mai.
afp/rp