1er Mai à Paris : plusieurs élus PS ont été pris pour cible, voici ce que l’on sait

The procession surrounded by law enforcement during the Labor Day demonstration in Paris on May 1, 2025. Le cortege encadre par les forces de l ordre lors de la manifestation pour la Journee du Travail a Paris le 1er mai 2025. (Photo by Quentin de Groeve / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP)

En marge de la manifestation du 1er Mai à Paris ce jeudi, plusieurs élus socialistes ont été pris à partie par des manifestants. Quatre d’entre eux ont été blessés, dont le député PS Jérôme Guedj qui a dû être exfiltré de la tête du cortège. Le PS a annoncé saisir la justice. Voici ce que l’on sait.

Un 1er Mai marqué par des tensions à Paris. Ce jeudi, en marge de la manifestation parisienne, plusieurs élus du Parti socialiste ont été violemment pris pour cible. Le député socialiste Jérôme Guedj a dû être exfiltré de la tête du cortège. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a apporté son soutien à la gauche et a dénoncé dans la soirée, une attaque « absolument lamentable ». Voici ce que l’on sait.

Les socialistes dénoncent des violences
Lors de ce traditionnel rassemblement à l’occasion de la journée internationale des travailleurs, à Paris, le cortège s’est élancé à 14 h 30, depuis la place d’Italie en direction de la place de la Nation.

Très rapidement, peu avant 15 h, des tensions ont émaillé à hauteur de la tête du cortège. Jérôme Guedj, député socialiste de l’Essonne en est écarté.

Dans le même temps, des manifestants ont vivement interpellé et bousculé des élus et des militants PS qui tenaient un stand sur le trajet de la manifestation comme a pu le constater un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP).

Parmi les élus socialistes, on notait la présence des députés Emmanuel Grégoire et Arno Simion, de la sénatrice Corinne Narassiguin, ou encore de la députée européenne Emma Rafowicz.

Des manifestants arborant des drapeaux antifas

Les élus de gauche ont identifié les fauteurs de troubles comme faisant partie des « black blocs », vêtus de noirs, encagoulés. Plusieurs manifestants agitaient des drapeaux marqués du sigle « Antifasciste » comme on peut le constater sur les photos prises par l’AFP.

Le député Jérôme Guedj, alors exfiltré, avait déjà dû quitter un rassemblement dimanche, contre l’islamophobie, après avoir essuyé des invectives aux relents antisémite, a raconté à l’AFP : « Un premier groupe virulent nous a fait des doigts d’honneur, nous a insultés de “traîtres”. Puis ont débarqué 20-30 personnes habillées en noir, comme des black blocs, qui sont allées au contact.
Elles ont frappé des gens et ont mené une charge en jetant plusieurs bombes agricoles », a-t-il poursuivi.

Avant d’ajouter : « Ces gens-là se tournaient beaucoup vers moi pour m’insulter. » Il a ensuite réagi sur X, parlant de « crétins décérébrés » étant arrivés, suivi d’« injures, crachats et enfin coups de poing et mortier ».

La justice saisie par le PS, une attaque ciblée selon Bruno Retailleau

Boris Vallaud, le chef de file du PS à l’Assemblée nationale a immédiatement apporté son soutien aux « camarades blessés », dans un message sur X, parlant de « violences graves et inacceptables. Ces perturbateurs sont les ennemis des travailleurs et de la gauche. » 

Et d’annoncer qu’il allait saisir « le procureur de la République ».

Vers 16 h 30, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau est aussi venu au soutien des socialistes sur X. « Les forces de l’ordre sont intervenues pour sécuriser les lieux et procéder à des interpellations. Je veux dire aux militants agressés tout mon soutien. » Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS a alors indiqué vers 18 h, que « des plaintes sont en cours ».

Vers 19 h 30, le ministre de l’Intérieur, à nouveau interrogé depuis le centre de commandement parisien, a dénoncé une attaque « absolument lamentable » et « inacceptable » visant des élus et des militants socialistes, dont quatre ont été « blessés légèrement ».

Selon lui, les élus étaient ciblés. « Et on le voit sur les images que je viens de revisionner, ils étaient ciblés, parce que certains élus, d’ailleurs, avaient l’écharpe tricolore », a poursuivi le ministre, évoquant une blessure légère à un pied pour le socialiste Jérôme Guedj. Trois autres militants ont été également blessés, « soit par acouphènes, d’autres avec des brûlures, puisque des pétards ont été jetés sur eux ».

En fin de journée, la préfecture de police a annoncé avoir procédé à 29 interpellations. La plupart concernaient des participations à un groupement en vue de commettre des violences, ou des dégradations.

Un soutien unanime à gauche

À la suite de ces incidents, de nombreuses personnalités de gauche ont apporté leur soutien. C’est notamment le cas de la maire de Paris Anne Hidalgo, de l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, de la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier, mais aussi de la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet.

Lamia El Aarage, la première secrétaire de la fédération PS de Paris a annoncé dans un communiqué avoir « déposé plainte au nom de la Fédération et une enquête permettra de déterminer les auteurs des faits. Mais tous ceux qui jouent sur les haines, minimisent l’antisémitisme, propagent toute forme de violences en politique ont d’ores et déjà leur part de responsabilité. »

LFI reste à distance

Du côté de La France insoumise, dont les relations avec les socialistes sont devenues glaciales, a tenu à rester à l’écart de ces événements. « Merci aux médias d’arrêter de nous imputer n’importe quelle action contre un tel ou une telle dans les manifestations parisiennes », a simplement commenté sur X Manuel Bompard, le coordinateur national du mouvement de Jean-Luc Mélenchon.

Sans condamné fermement les violences ni d’adresser de messages de soutien. « Nous ne sommes pas d’accord avec le fait que l’on règle des désaccords politiques comme cela », a-t-il ajouté.

Les accusations de « traîtrise » contre le PS reviennent régulièrement au sein de la gauche radicale et de l’extrême gauche depuis la décision des socialistes de ne pas voter les motions de censure contre François Bayrou, l’hiver dernier.

ouest(france

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