Si les évacuations ont repris ce vendredi, nombreux sont celles et ceux à craindre pour leur vie et l’avenir.
Les évacuations ont repris ce vendredi à l’aéroport de Kaboul en Afghanistan après l’attentat de jeudi. Un attentat revendiqué par le groupe Etat islamique qui a couté la vie à au moins 85 personnes. Ces évacuations doivent se poursuivre au moins jusqu’au 31 août, date limite de départ fixée aux Américains par les talibans.
Quid des droits des femmes ?
Mais pas de quoi pour autant rassurer les Afghans dont beaucoup craignent le retour d’un régime brutal, comme entre 1996 et 2001, quand les talibans étaient au pouvoir. Les femmes notamment s’inquiètent de la perte de droits qu’elles avaient conquis ces dernières années. Celui de travailler ou d’étudier par exemple.
« Pour l’instant, je n’ai pas peur, mais je m’inquiète de mon avenir, de ce qui va m’arriver dans le futur », s’inquiète la jeune Salgy au micro de l’Agence France Presse. « Même s’ils me permettent d’étudier, si la situation générale n’est pas bonne, je ne pourrai pas continuer mes études. »
De la difficulté de fuir…
Et puis il y a tous ceux qui ont travaillé avec les armées étrangères ou simplement témoigné sur les actes de talibans. Ils craignent pour leur vie s’ils restent dans le pays et veulent partir.
Mais c’est un parcours du combattant raconte ce vendredi sur la DW Nordine Drici, défenseur des droits de l’homme et président de l’association Planète réfugiés – droits de l’Homme. « La première des difficultés et de pouvoir être inscrit sur une liste, soit pour obtenir un visa au titre de l’asile, soit une liste d’évacuation », détaille-t-il. « Et la seconde est de pouvoir se rendre à l’aéroport, ce qui est très compliqué en termes de sécurité », poursuit Nordine Drici. « En plus il faut de l’argent, donc les Afghans qui n’en n’ont pas doivent faire des prêts parce que le système bancaire est fermé et les services de Western Union aussi. »
Appel au gouvernement allemand
Résultat : même si plus de 100.000 étrangers et Afghans ont pu quitter le pays grâce au pont aérien mis en place par les Occidentaux, des milliers d’autres cherchent toujours à le faire. Le départ la semaine prochaine des Occidentaux crée un sentiment d’abandon.
Sur la radio publique allemande Deutschlandfunk, une femme raconte ce vendredi avoir pu quitter Kaboul, mais seule, sans sa famille.Les soldats allemands ont refusé d’embarquer sa fille et son gendre. Elle en appelle au gouvernement allemand. « Le gouvernement allemand doit trouver un moyen pour les forces locales, tout comme pour notre famille. Mon gendre est journaliste, il a besoin de protection », explique-t-elle, la voix masquée, par peur pour ses proches. « Tout ça je l’avais déjà dit aux soldats à l’aéroport ! Mais ils ont dit qu’ils ne pouvaient pas la prendre en charge ».
L’Allemagne a annoncé hier jeudi avoir terminé ses évacuations. Une réunion d’urgence du conseil de sécurité de l’Onu doit se tenir lundi 30 août.
Source: dw