Alerte sur la présence de criquets pèlerins en Afrique du Nord. Depuis quelques semaines, des essaims de criquets commencent à arriver des zones sahéliennes, favorisés par les conditions météo. La Libye, la Tunisie, l’Algérie et le Maroc ont déjà commencé à pulvériser des milliers d’hectares avec des pesticides pour protéger les récoltes.
Les premiers groupes de criquets pèlerins ont été détectés dans le nord du Sahel en décembre dernier et, tout au long des mois de février et de mars, ils sont remontés avec le vent du désert jusqu’au Maghreb.
Depuis, ils continuent à se développer, selon le dernier bulletin de l’Organisation des nations unies pour l’agriculture et l’alimentation, qui coordonne la lutte contre le criquet pèlerin dans la zone.
Aujourd’hui, de petits essaims sont présents dans de nombreuses régions du centre de l’Algérie jusqu’en Tunisie et Libye.
Des groupes sont également observés au Maroc, au nord du Tchad et du Niger.
#DesertLocust: @FAO is urging countries in Northwest Africa to enhance monitoring and initiate early control measures as adult desert locust groups and small swarms moved into southern Sahara in the Western Region of the desert locust distribution area.https://t.co/IBVIObdDub
— FAO Newsroom (@FAOnews) April 29, 2025
Le criquet pèlerin ne cause pas de problème lorsqu’il vit en solitaire.
Mais si les conditions sont bonnes, il se reproduit alors en grand nombre et change de comportement et forme des essaims capables de ravager les cultures… Selon la FAO, un seul kilomètre carré d’essaim peut contenir jusqu’à 80 millions d’adultes qui consomment en une journée la même quantité de nourriture que 35 000 personnes.
Dans le Maghreb, la situation n’est pas encore hors de contrôle, expliquent les experts.
Mais l’alerte est lancée. Il est nécessaire de mieux surveiller et traiter les zones infestées pour éviter une invasion dans les mois prochains.
La situation de cette année est liée aux très bonnes pluies qui ont eu lieu dans tout le Sahel et surtout dans le nord du Sahel en août et septembre dernier.
Et ces très bonnes pluies ont généré la végétation dans des endroits qui actuellement reçoivent très très peu de pluie à cette période. Et cette végétation a permis aux criquets de se multiplier en plusieurs mois, assez tranquillement, on va dire, puisqu’ils étaient dans des endroits difficiles d’accès et majoritairement avec des problèmes de sécurité pour y accéder. Et ces groupés ont petit à petit migré vers le sud de l’Algérie, le sud de la Libye en décembre et janvier.
Et ils ont pu se multiplier dans ces endroits-là aussi parce qu’il y avait eu de très bonnes pluies dans ces endroits-là en septembre.
Donc les conditions étaient aussi idéales pour qu’ils puissent se reproduire. Et donc là, on arrive au printemps avec des populations qui sont déjà à un assez haut niveau en termes d’effectifs et des groupes qui sont remontés jusqu’en Tunisie et ça ne s’était pas vu depuis une vingtaine d’années.
rfi