Le président syrien Ahmed al-Charaa choisit la France pour son premier déplacement dans l’UE

Le président français Emmanuel Macron recevra Ahmed al-Charaa mercredi lors de la première visite dans l’UE du nouveau dirigeant syrien depuis la chute du régime de Bachar al-Assad.

Le dirigeant syrien par intérim, Ahmed al-Charaa, se rendra mercredi à Paris à l’invitation d’Emmanuel Macron, six mois après avoir renversé Bachar al-Assad à la tête du groupe rebelle HTC.

La présidence française indique que l’invitation s’inscrit dans le cadre de la « démonstration de l’engagement historique de la France envers le peuple syrien qui aspire à la paix et à la démocratie », notant qu’Emmanuel Macron discutera avec son homologue « des moyens de stabiliser la région, y compris le Liban, et de la lutte contre le terrorisme ».

L’Élysée annonce également que le président français « redira le soutien de la France à la construction d’une nouvelle Syrie, une Syrie libre, stable, souveraine et respectueuse de toutes les composantes de la société syrienne ».

Vague de violences communautaires en Syrie
La visite d’Ahmed al-Charaa – un ancien djihadiste rattaché à al-Qaïda – ne manquera certainement pas de susciter la controverse, mais le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, estime qu’il « serait irresponsable » de « ne pas engager le dialogue » avec les nouvelles autorités syriennes.

« La sécurité des Français se joue en Syrie.

La lutte contre le terrorisme, la maîtrise des flux migratoires, la maîtrise du trafic de drogue, et j’ajouterais l’avenir du Liban, se jouent en Syrie », selon le ministre.

Cette visite intervient alors que le gouvernement syrien est confronté à des tensions croissantes avec Israël et à une escalade des violences contre la communauté druze – et avant elle la communauté alaouite – qui a tué et blessé des centaines de Syriens.

Il y a quelques jours, le ministère français des Affaires étrangères a condamné ce qu’il a décrit comme des « violences sectaires » visant les Druzes dans le sud de la capitale syrienne et appelé les acteurs gouvernementaux et régionaux à mettre fin aux affrontements.

Rapprochement prudent de l’UE envers la Syrie
En février, après près de 14 ans de guerre civile, l’Union européenne a décidé de suspendre une série de sanctions à l’encontre de la Syrie, notamment en levant les restrictions imposées à cinq entités financières clés : la Banque industrielle, la Banque populaire de crédit, la Caisse d’épargne, la Banque agricole coopérative et la Société syrienne d’aviation arabe.

Des ressources économiques ont également été mises à la disposition de la Banque centrale de Syrie, qui ont permis de faciliter les opérations financières nécessaires.

En outre, l’UE a décidé de suspendre les restrictions imposées aux secteurs du pétrole, du gaz, de l’électricité et des transports, et de prévoir des exceptions à l’interdiction des relations bancaires entre les banques syriennes et les institutions financières européennes, afin de faciliter les transactions à caractère humanitaire et de reconstruction.

En janvier, Ahmed al-Charaa avait rencontré Jean-Noël Barrot et la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, au palais présidentiel de la capitale syrienne. Il s’agissait de la première visite de hauts responsables européens dans le pays depuis la chute de Bachar al-Assad, en décembre dernier.

euronews

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