Le poste peut être occupé pendant un maximum de 45 jours, au cours desquels le Premier ministre intérimaire n’aura que des pouvoirs exécutifs limités.
Le président intérimaire de la Roumanie a nommé un premier ministre intérimaire, un jour après que Marcel Ciolacu a démissionné à la suite de l’échec du candidat de sa coalition au second tour de l’élection présidentielle.
Ilie Bolojan a signé un décret nommant le ministre de l’intérieur, Catalin Predoiu, du parti libéral NLP, à la tête du gouvernement jusqu’à ce qu’un nouveau soit formé.
Le poste intérimaire peut être occupé pour une durée maximale de 45 jours, ce qui confère à M. Predoiu des pouvoirs exécutifs limités.
Ce remaniement intervient après que le candidat de la coalition,
Crin Antonescu, est arrivé en troisième position lors du premier tour du scrutin présidentiel de dimanche, derrière le nationaliste George Simion et le maire pro-occidental de Bucarest, Nicusor Dan.
La Roumanie a organisé un nouveau scrutin présidentiel plusieurs mois après que la Cour constitutionnelle a annulé la course précédente à la suite d’allégations de violations électorales et d’ingérence russe.
Cette décision sans précédent a plongé la Roumanie dans sa pire crise politique depuis des décennies.
Le vote de dimanche a mis en évidence un fort sentiment anti-establishment parmi les électeurs et a signalé un changement de pouvoir au détriment des partis traditionnels.
Il a également ravivé l’incertitude politique qui règne dans ce pays membre de l’Union européenne et de l’OTAN.
M. Ciolacu, qui était arrivé troisième lors de la course présidentielle annulée de l’année dernière, a déclaré aux journalistes devant le siège de son parti social-démocrate (PSD) lundi : « Plutôt que de laisser le futur président me remplacer, j’ai décidé de démissionner moi-même ».
Après les résultats de dimanche, il a déclaré que la coalition « n’a plus aucune crédibilité ». Elle est composée du parti de gauche PSD, du parti national libéral de centre-droit, du petit parti ethnique hongrois UDMR et des minorités nationales.
Sentiment anti-establishment
Le vote de dimanche marque la deuxième fois, y compris le cycle des élections annulées, que le PSD n’a pas de candidat au second tour d’une course présidentielle.
Comme dans de nombreux pays de l’UE, le sentiment anti-establishment est très fort en Roumanie, alimenté par une inflation élevée, un déficit budgétaire important et une économie atone.
Les observateurs estiment que ce malaise a renforcé le soutien apporté à des personnalités nationalistes et d’extrême droite comme Călin Georgescu, qui a remporté le premier tour de l’élection présidentielle annulée.
Il fait toujours l’objet d’une enquête et n’a pas le droit de participer au nouveau scrutin.
Simion, le leader du parti AUR âgé de 38 ans et favori du scrutin de dimanche, affrontera Dan lors d’un second tour le 18 mai.
En 2019, M. Simion a fondé le parti AUR, qui s’est fait connaître lors des élections législatives de 2020 en proclamant qu’il défendait « la famille, la nation, la foi et la liberté ».
Depuis, il est devenu le deuxième parti de Roumanie au sein de l’assemblée législative.
Dan, un mathématicien de 55 ans et ancien militant anti-corruption qui a fondé le parti Save Romania Union en 2016, s’est présenté sur une plateforme pro-UE.
Il a déclaré aux médias lundi qu' »un second tour difficile nous attend, face à un candidat isolationniste. »
AP