Fidèles et curieux vont avoir les yeux rivés, jeudi, sur la cheminée de la chapelle Sixtine au Vatican. Dans le plus grand secret, les cardinaux chargés d’élire le prochain pape entament le deuxième jour d’un conclave très ouvert. Deux sessions de scrutins sont programmées au cours de la journée.
Au lendemain du premier jour de conclave conclu par une fumée noire, les cardinaux chargés d’élire un successeur au pape François entament au Vatican une deuxième journée, jeudi 8 mai, entre les murs de la chapelle Sixtine alors que fidèles et curieux vont guetter la couleur de la fumée qui sortira de la cheminée.
Les 133 cardinaux électeurs ne sont pas parvenus à s’entendre sur un nom mercredi soir, lors de l’unique tour de scrutin organisé après le début du conclave, suscitant la déception des milliers de fidèles massés sur la place Saint-Pierre à la vue de la fumée noire.
Rien d’exceptionnel à cela : le premier tour permet surtout de jauger les forces en présence avant des négociations entre cardinaux de différents courants au sein d’un Sacré collège très hétéroclite.
Jeudi, les « princes de l’Église » recommencent donc à voter, avec deux scrutins programmés lors de la session du matin et deux autres l’après-midi.
Si un nom recueille une majorité des deux tiers, soit 89 voix, le monde en sera immédiatement informé grâce à une fumée blanche qui s’échappera de la mince cheminée installée sur le toit de la chapelle.

Dans le cas contraire, une fumée noire sera émise tous les deux tours de scrutin – c’est-à-dire vers 12 h (10 h GMT) et vers 19 h (17 h GMT). La durée du conclave est évidemment inconnue et difficilement prévisible. À titre de comparaison, les conclaves ayant abouti à l’élection de Benoît XVI (2005) et de François (2013) avaient duré deux jours.
Avec un nombre d’électeurs record venus de quelque 70 pays dont 15 sont représentés pour la première fois, comme Haïti ou le Cap-Vert, ce conclave s’annonce particulièrement ouvert.
« Ils réfléchissent vraiment à qui sera le prochain pape »
Mercredi, les milliers de curieux et fidèles massés sur la place Saint-Pierre ont dû patienter pour finalement apercevoir les volutes de fumée noire se dégager du toit de la chapelle Sixtine.

Barbara Mason, une Canadienne de 50 ans portant un drapeau de son pays sur ses épaules, a traversé l’Atlantique pour cet événement. « Je suis contente qu’ils aient pris autant de temps parce que cela signifie qu’ils réfléchissent vraiment à qui sera le prochain pape », a-t-elle confié à l’AFP.
Le cérémonial extrêmement codifié a débuté avec une prière des cardinaux qui ont ensuite juré en latin, la main posée sur un évangile, de garder un secret absolu, sous peine d’excommunication – c’est à dire une exclusion de la communauté chrétienne.
Ils se sont ensuite enfermés face à la fresque majestueuse du Jugement dernier de Michel-Ange, dans une chapelle Sixtine à l’isolement drastique : aucun téléphone portable n’est autorisé, et les réseaux de télécommunication sont coupés entre les murs de la Cité du Vatican.
Couvert par quelque 5 000 journalistes qui transforment les abords de la place Saint-Pierre en vaste salle de presse à ciel ouvert, ce conclave suscite un intérêt massif dans le monde, bien au-delà des sphères religieuses.
france24