Enfants et écrans: que disent les études en France?

En France, le temps d’écran, et notamment celui des plus jeunes, est en constante augmentation. Si parents en enfants sont conscients des effets négatifs, ils peinent à changer leurs habitudes.

Une série de référendums. C’est ce qui pourrait attendre les Français à l’automne prochain. Invité sur TF1 ce mardi 13 mai, Emmanuel Macron a confirmé qu’il solliciterait les Français par référendum « dans les mois qui viennent ».

« Je souhaite qu’on puisse organiser une consultation multiple, c’est-à-dire plusieurs référendums en même temps, dans les mois qui viennent », a précisé le président de la République dans « Emmanuel Macron – Les défis de la France ».

« Je ne veux pas ici donner trop précisément les thèmes, car c’est au gouvernement de faire ce travail », a-t-il ajouté, « mais l’esprit, c’est qu’on puisse sur des grandes réformes économiques, éducatives ou sociales, saisir nos compatriotes ».

Parmi les thèmes potentiels: la fin de vie, la question des « enfants et des adolescents » ou encore, l’épineuse question des écrans. Il souhaite également imposer une vérification de l’âge sur les réseaux sociaux afin de protéger les jeunes.

Un temps d’écran en constante augmentation
Rien d’étonnant puisque depuis plusieurs années, le gouvernement cherche à limiter le temps d’écran des plus jeunes. En juillet 2023, la loi sur la majorité numérique a fixé l’âge légal d’accès aux réseaux sociaux à 15 ans. Mais aucun décret d’application n’a été publié.

L’an dernier, un rapport intitulé « Enfants et écrans, à la recherche du temps perdu », rédigé par une commission d’experts sur le sujet, a même été remis au président de la République. Ce dernier préconise d’interdire l’usage des écrans et des téléphones portables pour les plus jeunes. Elle alerte en particulier sur « les effets négatifs, directs et indirects, des écrans », notamment sur le sommeil, la sédentarité ou encore la myopie.

Dans les faits, le temps d’écran quotidien moyen chez les jeunes est en constante augmentation depuis 10 ans.

Ainsi, chez les adolescents âgés de 13 à 19 ans, le temps devant les écrans est passé de 4h20 à 5h10 par jour en moyenne selon un sondage d’Ipsos avec Bayard/Milan et Unique Heritage Media en 2022. Une moyenne qui pourrait grimper à 10 heures par jour, selon la psychologue et fondatrice du collectif « Surexposition Écrans » Sabine Duflo.

Dans le détail, le sondage précise que les 13-19 ans surfent sur internet presque 18h par semaine, jouent à des jeux vidéo pendant 9h25 et regardent la télévision presque 9h par semaine.

Des habitudes bien ancrées malgré les effets négatifs
Des chiffres jugés trop élevés par les familles. D’après une étude OpinionWay de février dernier, 83% des parents veulent moins d’écrans pour leurs enfants. En effet, selon un baromètre de la Fondation de l’Enfance en janvier dernier, parents et professeurs sont unanimes sur la question des écrans. Tous s’inquiètent des potentiels effets négatifs sur leurs bambins.

Pour preuve, 63% des parents interrogés constatent que les écrans ont « des effets négatifs » sur leurs enfants.

Parmi les problèmes que les écrans posent, ils citent l’irritabilité, les troubles de l’attention et du sommeil.

Un constat partagé par les principaux concernés.

En 2023 selon l’Insee, 57% des internautes de moins de 20 ans déclaraient au moins un effet néfaste lié à l’usage des écrans dans la vie courante. Là encore, la réduction du temps de sommeil, la négligence d’autres activités, le sentiment de déprime et des sensations d’obsession vis-à-vis des écrans figurent parmi les principaux facteurs.

Malgré ces études alarmantes, les habitudes sont bien ancrées.

Si 50% des internautes de 15 à 24 ans déclarent avoir tenté de limiter leur usage des écrans, 10% de ceux qui ont essayé n’y sont pas parvenus.

Du côté de la famille, près d’un parent sur dix ne limite pas pour autant les usages de ses enfants.

Pire, les parents, souvent par manque de temps, n’hésitent pas à proposer régulièrement des activités sur écrans à leurs enfants pendant les vacances. C’est le cas de 84% d’entre eux selon OpinionWay.

Des parents qui donnent le mauvais exemple
Autre difficulté, d’après l’Insee, plus de la moitié des parents restent sur leur téléphone « en même temps qu’ils s’occupent de leurs enfants. » Entre les SMS pendant le repas ou un appel au milieu d’une partie de 1000 bornes, ces gestes, parfois inconscients, ont un impact négatif sur le développement personnel des enfants et leur donnent le mauvais exemple.

Pour protéger les enfants des écrans, les experts conseillent de limiter le temps d’écran en fonction de l’âge.

Pas d’écran avant 3 ans, puis vingt minutes par jour pour les 3 à 6 ans, trente minutes pour les 6 à 8 ans, quarante-cinq minutes pour les 8 à 10 ans, et une heure pour les plus de 10 ans.

Vanessa Lalo, psychologue spécialisée dans les jeux vidéo et les pratiques numériques, conseille de son côté de discuter avec son enfant et de s’intéresser à ses usages sur internet.

« On ne peut pas empêcher un adolescent d’aller sur Tiktok. Alors, quitte à passer du temps sur l’application, autant que cela soit utile », expliquait-elle à Tech&Co en avril dernier.

« Le plus important avec les écrans, c’est ce qu’on en fait (…)

Il faut distinguer les contenus de qualité de ceux qui isolent les enfants », insiste-t-elle. Si les contenus préférés de l’enfant sont peu, ou pas, qualitatifs, les parents peuvent leur conseiller certaines publications. Elle conseille également de « mettre des mots sur ce qu’ils ont vu sur internet, dans le but de déminer des situations qui pourraient être préjudiciables, comme le cyberharcèlement.

BMA

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