Netanyahu accuse Macron de se ranger du côté du Hamas après ses critiques d’Israël

Benjamin Netanyahu a accusé mercredi Emmanuel Macron de se ranger du côté d’une « organisation terroriste », après les critiques du président français sur l’action du gouvernement israélien dans la bande de Gaza, où au moins 80 personnes ont été tuées ces dernières heures dans des bombardements, selon la Défense civile palestinienne.

Le gouvernement israélien joue la surenchère après les propos d’Emmanuel Macron. Benjamin Netanyahu a accusé mercredi 14 mai le président français de se ranger du côté d’une « organisation terroriste » après ses critiques sur la ligne suivie par le Premier ministre israélien dans la bande de Gaza.

« Macron a de nouveau choisi de se ranger du côté d’une organisation terroriste islamiste meurtrière et d’en relayer la propagande ignoble qui accuse Israël de crimes rituels », a dit Benjamin Netanyahu dans un communiqué de ses services.

Lors d’un entretien télévisé la veille, le président français a estimé que « ce que fait aujourd’hui le gouvernement de Benjamin Netanyahu [à Gaza] est inacceptable » et « une honte ».

« C’est un drame humanitaire inacceptable », a-t-il insisté.

Le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a aussi dénoncé ces propos.

« Nous nous souvenons très bien de ce qui est arrivé aux Juifs en France lorsqu’ils ne pouvaient pas se défendre.

Le président Macron n’a pas de leçons de morale à nous donner », a-t-il affirmé, cité dans un communiqué de son ministère.

L’armée israélienne « agit avec une moralité sans égale dans des circonstances difficiles et complexes – bien plus que ce que la France a fait dans ses propres guerres par le passé », a-t-il ajouté.

Négociations au Qatar
Après une trêve de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive militaire dans la bande de Gaza avec l’objectif déclaré de contraindre le Hamas à libérer tous les otages qui y sont encore retenus depuis l’attaque sans précédent perpétrée par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023.

La Défense civile palestinienne a fait état mercredi d’au moins 80 Palestiniens tués dans de nouvelles frappes sur l’enclave.

Parmi ces victimes, 59 sont mortes dans des bombardements dans le nord du territoire palestinien, notamment dans le camp de Jabalia, a déclaré un porte-parole de la Défense civile, Mohammed al-Moughayir.

Des images de l’AFP à Jabalia montrent des femmes en pleurs se recueillant autour de linceuls blancs tachés de sang.

« C’est un bébé de neuf mois. Qu’est-ce qu’il a fait de mal ? », hurle l’une d’elles.

« Ceux qui ne meurent pas à cause d’un missile meurent de faim, et ceux qui ne meurent pas de faim meurent du manque de médicaments », se lamente un autre Palestinien, Hassan Moqbel, qui a perdu des proches dans le bombardement.

Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a envoyé une délégation mardi pour des négociations sur les otages du Hamas à Gaza dans la capitale qatarie, où Donald Trump est en visite mercredi.

Le Hamas a lui appelé le président américain à « poursuivre ses efforts pour mettre fin à la guerre ».

« Injustifiable », selon Georgia Meloni
Les autorités israéliennes bloquent aussi depuis le 2 mars l’entrée de toute aide humanitaire dans Gaza, vitale aux 2,4 millions d’habitants peuplant l’enclave.

Une situation humanitaire qualifiée mercredi d' »injustifiable » par la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni dans un discours prononcé devant les députés.

Évoquant des conversations « souvent difficiles » avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Giorgia Meloni a réitéré « la nécessité de respecter le droit international humanitaire (…) face à une situation humanitaire à Gaza que je n’ai aucune difficulté à qualifier de plus en plus de dramatique et injustifiable ».

Pour l’ONG Médecins sans frontières, Israël est en train de créer des conditions pour une « éradication des Palestiniens à Gaza ».

Lors d’un discours devant des soldats réservistes lundi, le Premier ministre israélien a déclaré que « dans les prochains jours, nous entrerons avec toute notre force pour achever l’opération et vaincre le Hamas ».

Il a ajouté que ses services s’employaient à trouver des pays prêts à accepter des habitants de Gaza, se disant convaincu que « plus de 50 % » partiraient, et « même bien davantage ».

Le 5 mai, Israël avait annoncé une nouvelle campagne militaire prévoyant la « conquête » de Gaza et nécessitant le déplacement interne de « la plupart » des d’habitants.

AFP

You may like