Face à l’Algérie, la France passe un cran supplémentaire dans sa « riposte graduée »

Dans une note dévoilée par la presse, la direction générale de la police nationale exige désormais un visa aux ressortissants algériens détenteurs d’un passeport diplomatique.

L’escalade continue. En réponse aux dernières décisions « injustifiables et injustifiées » du pouvoir algérien, la France passe un cran supplémentaire dans la « riposte graduée » promise par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Ce samedi 17 mai, les règles aux frontières changent.

Selon un document interne consulté par Le Parisien et Le Figaro, la direction générale de la police nationale (DGPN) demande désormais à « tous les services gérant les frontières extérieures » de réclamer un visa aux Algériens qui détiennent un passeport diplomatique. Ce dont ils n’avaient pas besoin jusqu’ici, grâce aux accords franco-algériens de 2007.

« Le ressortissant algérien, titulaire de passeport diplomatique ou de service qui ne détient pas de visa lors de la présentation en entrée aux points de passages frontaliers (aériens et maritimes), fera l’objet d’une procédure de non-admission/refoulement », écrit ainsi la DGPN dans ce document. Une mesure avec effet immédiat et qui doit être scrupuleusement respectée, est-il précisé.

Les accords de 2007 remis en cause
Jusqu’à présent, les accords signés en 2007 permettaient aux ressortissants Algériens munis d’un passeport diplomatique d’avoir « accès sans visa aux départements français métropolitains, pour un séjour ininterrompu ou plusieurs séjours dont la durée totale ne dépasse pas 90 jours au cours d’une période de 180 jours à compter de la date de première entrée ».

Impossible, désormais. L’état-major demande effectivement aux différents services concernés de veiller « à la stricte application de cette nouvelle mesure » restrictive et « de rendre compte de toute difficulté rencontrée ».

Il s’agit d’un cran concret dans la « riposte graduée » voulue et impulsée par Bruno Retailleau, au terme d’un nouvel épisode de tensions entre les deux capitales.

Mercredi dernier, la France a convoqué le chargé d’affaires algérien à Paris pour dénoncer la décision d’Alger d’expulser des fonctionnaires français présents sur le territoire pour une mission de renfort. Avant de riposter en renvoyant des diplomates algériens.

Selon le Quai d’Orsay, l’expulsion des fonctionnaires français a été prise sur la base d’une « décision unilatérale des autorités algériennes d’établir de nouvelles conditions d’accès au territoire algérien pour les agents publics français détenteurs d’un passeport officiel, diplomatique ou de service, en violation de l’accord bilatéral de 2013 ».

La relation entre la France et l’Algérie est « totalement gelée » depuis l’expulsion mi-avril de douze fonctionnaires français par Alger et une mesure de représailles similaires par Paris. La crise, déjà sourde depuis la détention de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, s’aggrave donc encore.

huffingtonpost

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