Dépenses militaires: Macron n’aime pas les « débats » de « chiffres » au sein de l’Otan

Alors que les Etats-Unis demandent aux pays membres de l’Otan d’investir 5% du PIB dans la défense, le président français a réitéré l’objectif de 3,5% du PIB prévu par la France « pour les années qui viennent ».

Le président français Emmanuel Macron s’est agacé ce samedi 17 mai des débats de « chiffres » au sein de l’Otan sur l’effort financier en matière de défense, réitérant l’objectif de 3,5% du Produit intérieur brut (PIB) prévu par la France « pour les années qui viennent » quand les Etats-Unis en demandent 5%.

« L’engagement d’une armée ne se mesure pas à l’argent dépensé, mais aux noms qui sont gravés sur nos monuments aux morts et à celles et ceux qui tombent », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Tirana.

« Je n’aime pas ce débat entre alliés qui ne regardent que les chiffres. Je connais beaucoup de pays dans notre Europe qui ont perdu beaucoup de soldats sur des théâtres d’opérations et qui s’étaient engagés à côté des autres », a-t-il ajouté.

« Ils méritent le respect, au moins autant que ceux qui dépensent beaucoup d’argent », a insisté Emmanuel Macron, sans préciser qui il visait.

En France, de 2% à 3,5% du PIB
« Et donc, je vous le dis très clairement, l’horizon des 3,5% du produit intérieur brut est un bon horizon pour les années qui viennent, mais il ne se fera pas en six mois, et il doit se faire en ayant de la substance, de la cohérence », a-t-il ajouté.

La France consacre environ 2% de son PIB à des dépenses militaires.

Le président américain Donald Trump a demandé aux pays de l’Otan un accroissement des dépenses jusqu’à 5% du PIB, un effort considérable alors que fin 2024, 22 pays de l’Otan sur 32 avaient seulement atteint l’objectif de 2% fixé en 2014.

L’Allemagne a affirmé être prête à « suivre » le président américain.

Le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte souhaite pour sa part que les pays de l’Alliance consacrent au moins 3,5% de leur PIB à des dépenses militaires stricto sensu d’ici 2032, mais aussi 1,5% à des dépenses de sécurité plus larges, comme les infrastructures. Ce dernier objectif est plus facilement atteignable, particulièrement pour les pays les plus en retard.

Le chef de la diplomatie français Jean-Noël Barrot avait abondé jeudi en ce sens, en rappelant l’objectif de « 3 à 3,5% » fixé par le président et en suggérant que le deuxième objectif était également atteignable.

« Nous continuons d’augmenter, nous allons augmenter, et je l’annoncerai dans les semaines à venir, des décisions pour l’année en cours et l’année prochaine », a indiqué Emmanuel Macron.

« Mais je n’ai jamais considéré que le pourcentage en produit intérieur brut était une fin en soi.

Ce qui compte, c’est d’analyser les défis qui sont les nôtres et d’avoir, à côté de ça, le bon niveau d’engagement », a-t-il insisté en estimant que la France avait « l’armée la plus efficace d’Europe ».

AFP

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