Kilmar Abrego Garcia, expulsé à tort du Maryland vers le Salvador au mois de mars, est de retour aux États-Unis et devra répondre à des accusations criminelles, a annoncé vendredi la ministre américaine de la Justice.
Plus de 80 jours se sont écoulés depuis son expulsion. Un immigré salvadorien, que l’administration Trump se disait dans l’incapacité de ramener malgré son expulsion « par erreur » au Salvador en mars, a été reconduit aux États-Unis où il devra répondre d’accusations de trafic de migrants, a annoncé vendredi 6 juin la ministre de la Justice, Pam Bondi.
Cette annonce met fin à près de trois mois de bataille entre la justice fédérale, dont la Cour suprême, et le gouvernement, sommé de ramener Kilmar Abrego Garcia, marié à une Américaine et expulsé avec plus de 250 hommes le 15 mars vers le Salvador, la plupart pour appartenance présumée au gang vénézuélien Tren de Aragua.
« Abrego Garcia a atterri aux États-Unis pour y faire face à la justice », a déclaré la ministre, faisant état de son inculpation par un grand jury en mai, rendue publique vendredi, pour trafic de migrants depuis 2016.
« Nous voulons remercier le président (salvadorien Nayib) Bukele d’avoir accepté de le renvoyer aux États-Unis. Notre gouvernement a soumis au Salvador un mandat d’arrêt et ils ont accepté de le renvoyer dans notre pays », a-t-elle ajouté.
Prison de haute sécurité
Lors d’une rencontre à la Maison Blanche en avril, le président Donald Trump et son homologue salvadorien s’étaient déclarés dans l’incapacité de remédier à cette situation.
Donald Trump a érigé la lutte contre l’immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une « invasion » des États-Unis par des « criminels venus de l’étranger » et communiquant abondamment sur les expulsions d’immigrés.
Kilmar Abrego Garcia fait partie des plus de 250 hommes expulsés le 15 mars vers le Salvador, la plupart pour appartenance présumée au gang vénézuélien Tren de Aragua, déclaré organisation « terroriste » par Washington. Ces hommes ont été incarcérés dans une prison de haute sécurité connue pour la dureté de ses conditions.
L’administration Trump a ensuite reconnu en justice que la présence parmi eux de Kilmar Abrego Garcia résultait d’une « erreur administrative », puisqu’un arrêté d’expulsion à son encontre avait été définitivement annulé en 2019.
Elle l’accuse en outre, malgré son absence de casier judiciaire, d’appartenir au gang salvadorien MS-13, également classé « terroriste » par les États-Unis en février.
Le sénateur démocrate Chris Van Hollen, qui avait pu le rencontrer brièvement en avril au Salvador, avait précisé qu’il avait été transféré dans une autre prison aux conditions de détention moins rudes, mais toujours sans accès au monde extérieur ni contact avec sa famille.
AFP