Notre envoyé spécial à Kaboul, Cyril Payen, a pu se rendre sous escorte talibane sur le tarmac de la partie militaire de l’aéroport de Kaboul. Au milieu du matériel militaire abandonné par les États-Unis et leurs alliés afghans, les responsables Taliban assurent qu’il rendront le complexe à nouveau opérationnel et que les Américains partis, le groupe État islamique n’a plus rien à faire en Afghanistan. Reportage.
Aéroport de Kaboul, 31 août 2021. Depuis quelques heures, la ville est officiellement devenue la capitale de l’Émirat islamique d’Afghanistan. Les Taliban ont gagné la guerre en prenant le dernier sanctuaire tenu par les forces américaines, qui ont quitté les lieux après vingt longues années de présence.
La piste est comme abandonnée. Il y a encore 24 heures, elle était le théâtre de l’un des ponts aériens les plus importants de l’histoire. L’un des responsables talibans présent nous explique que « l’invasion menée par les infidèles s’est achevée ici. Ils nous avaient dit qu’ils amenaient la démocratie et le développement et regardez, ils ne nous ont rien laissé, ils ont tout détruit en partant ».
Pour les nouveaux maîtres du pays tout reste à faire
Les lieux portent les stigmates de combats violents et les soldats américains ne sont pas partis sans saboter ce qu’ils ne pouvaient emmener… Mais les Taliban sont confiants. « L’Émirat islamique d’Afghanistan a des professionnels dans ses rangs qui feront à nouveau voler les avions », assure un commandant taliban qui s’est auto-proclamé chef de l’aéroport.
Cependant, la menace de leurs rivaux du groupe État islamique pèse sur le pays. Sur le tarmac de l’aéroport, les Taliban assurent qu' »avec le retrait des Américains, Daesh n’a plus rien à faire ici. Inch’Allah, on va en finir avec l’insécurité ».
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