Trois jours après la conclusion d’un contrat de plusieurs milliards d’euros incluant la vente de 80 rafales entre la France et les Émirats arabes unis, l’Iran a accusé, lundi, Paris de « déstabiliser » la région en vendant des armes à ses rivaux du Golfe.
L’Iran a accusé, lundi 6 décembre, la France de « déstabiliser » la région en vendant des armes à ses rivaux du Golfe, trois jours après que Paris a conclu un contrat de plusieurs milliards d’euros avec les Émirats arabes unis incluant la vente de 80 Rafale.
« Il ne faut pas ignorer le rôle de la France dans la déstabilisation » de la région, a déclaré à la presse le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh.
Vendredi, au premier jour de la tournée du président français Emmanuel Macron dans le Golfe, les Émirats arabes unis ont signé un accord pour acquérir 80 avions de combat Rafale pour 14 milliards d’euros.
« Nous attendons que la France soit plus responsable : la militarisation de notre région est inacceptable et les armes qu’ils (les Français) vendent sont à l’origine des troubles que nous constatons », a dit le porte-parole iranien.
Ces propos interviennent à un moment où le conseiller émirati à la sécurité nationale, cheikh Tahnoun ben Zayed, est à Téhéran pour rencontrer des responsables iraniens.
« On assiste à la vente de dizaines de milliards de dollars d’armes aux pays arabes du Golfe alors qu’il y a de fréquentes réunions autour de nos missiles », a déploré Saïd Khatibzadeh.
Le mois dernier, États-Unis et Européens avaient reproché à l’Iran « l’utilisation et le transfert de missiles balistiques et de drones » à des milices alliées.
Le dossier nucléaire iranien en toile de fond
Par ailleurs, Saïd Khatibzadeh a rejeté la demande de la France d' »associer » les pays de la région pour « avancer » dans les discussions autour de dossier nucléaire iranien.
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« Nous ne pouvons pas traiter la question nucléaire sans traiter la question régionale, et nous ne pouvons pas avancer sans associer nos amis de la région », avait déclaré le chef de l’État français.
« La France sait bien que ces affirmations n’ont ni fondement juridique, ni rationnel », a rétorqué Saïd Khatibzadeh.
Après cinq mois d’interruption, les négociations pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 ont repris le 29 novembre entre l’Iran et les pays encore parties du pacte, mais sont de nouveau en pause depuis vendredi.
L’accord, qui offrait à Téhéran la levée d’une partie des sanctions le visant en échange d’une réduction drastique de son programme nucléaire, est moribond depuis que les États-Unis s’en sont retirés unilatéralement en 2018.
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