Chez les chiens, la consanguinité fait des ravages

Des pattes courtes. De grandes oreilles. Un pelage tacheté. La race d’un chien se reconnait par quelques traits caractéristiques. Le résultat de croisements que des chercheurs pointent désormais du doigt. Le taux de consanguinité chez nos amis à quatre pattes atteint en effet aujourd’hui des sommets. Et c’est dangereux pour leur santé.

À partir d’un même animal, le loup, les Hommes ont créé, au fil des millénaires, plus de 300 races de chiens aux caractéristiques différentes. Pour marquer ces différences — un peu plus encore l’aspect physique que les aptitudes de fonction –, ils n’ont pas hésité à croiser les familles entre elles. Ainsi, aujourd’hui, des chercheurs de l’université de Californie (États-Unis) révèlent que la majorité des races canines sont hautement consanguines.

Ils ont étudié le génome de près de 50.000 chiens de pas moins de 227 races distinctes. Pour noter une consanguinité moyenne de 25 %. L’équivalent, pour nous, du partage de matériel génétique entre un frère et une sœur. Bien plus, donc, que ce qui serait considéré comme sans danger chez les humains. Ou même dans des populations d’animaux sauvages.

Le chien de ferme dano-suédois reste l’une des races canines les moins touchées par la consanguinité. Probablement grâce à une population fondatrice relativement importante et au fait que les individus ont été sélectionnés pour une fonction et non sur des critères esthétiques. © AnnKristin, Adobe Stock

Préserver la diversité génétique des chiens

Ce qui inquiète les chercheurs, c’est qu’une telle consanguinité a des conséquences sur la santé des chiens. Car, rappelons que, chez les humains, des niveaux de consanguinité de seulement 3 à 6 % sont déjà associés à une prévalence accrue de plusieurs maladies. Chez nos amis à quatre pattes, l’étude note effectivement que la forte consanguinité observée conduit à une augmentation marquée de l’apparition de maladies.

S’il semble difficile de faire machine arrière aujourd’hui, les chercheurs recommandent de prendre tout de même quelques mesures visant à préserver une certaine diversité génétique — et avec elle, la santé — chez les populations canines. Parmi elles, une gestion stricte des populations reproductrices par le biais de l’éducation des éleveurs et du suivi des niveaux de consanguinité permis par les technologies de génotypage direct. L’efficacité de l’idée de croiser des races entre elles reste, quant à elle, à déterminer.

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