Impact climatique : Shell se retire d’un projet pétrolier controversé au large des îles Shetland (Royaume-Uni)

La société pétrolière hollandaise a finalement tourné le dos au projet d’exploitation de champ pétrolier au large des îles Shetland en Ecosse. La compagnie s’est officiellement retirée à l’exploitation du projet dénoncé par les ONG environnementales à cause de son impact sur le climat.

Le géant des hydrocarbures Royal Dutch Shell qui détenait 30% des actions de l’entreprise a annoncé son retrait du projet, une décision saluée par des ONG environnementales qui dénonçaient un projet dangereux pour le climat.

« Après un examen approfondi » du projet de Cambo, Shell a indiqué dans un communiqué avoir conclu « que l’intérêt économique en faveur d’un investissement dans ce projet n’était pas assez solide pour le moment ».

Le projet, qui attend le feu vert du gouvernement britannique, est devenu un cheval de bataille des ONG environnementales, qui réclament son abandon. Greenpeace avait organisé début octobre 2021 une manifestation à Londres qui s’était soldée par des arrestations de militants. Mais la décision de Shell « devrait être le coup fatal pour Cambo », a salué Greenpeace dans un communiqué, jugeant que le gouvernement « est de plus en plus seul à soutenir le champ pétrolier ».

Rappelons que le champ pétrolier de Cambo contient l’équivalent de plus de 800 millions de barils de pétrole, dont 170 millions devraient être extraits dans la première phase du projet. Il était détenu jusqu’ici à 70% par Siccar Point Energy, soutenu par la société de capital-investissement américaine Blackstone, et à 30% par Shell UK.

Oxfam a pour sa part salué une décision « positive » et considère « le rejet du permis (comme) la seule option » viable appelant le gouvernement britannique à mettre son « veto à la production de Cambo et d’autres gisements de pétrole au Royaume-Uni ». S’il dit être « déçu » par la décision de Shell, le Président directeur général (PDG) de Siccar Point Energy Jonathan Roger assure que l’entreprise « continuera à s’engager avec le gouvernement britannique et les parties prenantes sur le développement futur de Cambo », précisant être en discussions avec ses partenaires pour « examiner les options ».

« Une transition abrupte, en réduisant la production de gaz et de pétrole britannique, mettrait des emplois en péril et rendrait le pays dépendant des importations », a ajouté la compagnie dans un communiqué.

L’accord final de la 26ème Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP26), organisée par le Royaume-Uni à Glasgow (Ecosse), a pour la première fois explicitement mis en cause les énergies fossiles comme principal responsable du réchauffement climatique, appelant à « la sortie des subventions inefficaces » à ces énergies. Mais Londres, qui vise la neutralité carbone en 2050, entend continuer l’exploitation du pétrole et du gaz sur son territoire pour être moins dépendante des importations d’hydrocarbures, qui pèsent encore pour 75% de son mix énergétique.

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