La Ligue 2 va être resserrée à 18 clubs, comme à l’étage supérieur

Le football français a entériné jeudi le passage de la Ligue 2 à dix-huit équipes en 2024-2025, une étape attendue après le resserrement de la Ligue 1 décidé en juin mais qui ne fait pas le bonheur de tous, à commencer par les joueurs.

Les dirigeants de la quarantaine de clubs professionnels de L1, L2 et National, ainsi que des représentants des « familles » (joueurs, entraîneurs, arbitres…), réunis en assemblée générale, ont voté à 78,34% en faveur de la réforme, selon la Ligue de football professionnel (LFP).

En conséquence, « le changement de format en Ligue 2 sera opéré par 4 descentes et 2 montées entre la Ligue 2 et le National à l’issue de la saison 2023-2024 », a-t-elle précisé.

Le suspense ne pesait pas bien lourd depuis le feu vert accordé à une large majorité par le collège des clubs de deuxième division, mi-novembre.

Gâteau des droits TV

L’étape franchie jeudi s’intègre dans une réforme plus large de l’élite du football français, initiée début juin par un vote similaire pour la L1, amenée à passer de vingt à dix-huit clubs à l’issue de la saison 2022-2023. La création d’une Ligue 3 professionnelle en remplacement du National 1, où cohabitent clubs pros et semi-professionnels, pourrait la prolonger.

Ses instigateurs espèrent ainsi redonner du tonus aux formations de l’Hegaxone malmenées ces derniers mois par la pandémie de Covid-19 et le fiasco de Mediapro, l’ancien diffuseur défaillant du Championnat de France.

Le président de la Ligue Vincent Labrune, le 23 novembre 2021 à Paris
Le président de la Ligue Vincent Labrune, le 23 novembre 2021 à Paris 

Pierre Ferracci, président du Paris FC, penchait par exemple en faveur d’un resserrement de la Ligue 2 afin, expliquait-il à l’AFP, « que nous soyons moins nombreux à nous répartir les ressources, les droits TV mais les sponsors aussi, qui sont durs à trouver ».

Vincent Labrune, le président de la LFP, a préféré insister jeudi sur le choix de « poursuivre la dynamique vertueuse et ambitieuse pour le football professionnel français », vantant « l’union et la volonté de tous les clubs de créer les conditions d’un plan de réforme ambitieux qui passera par la création d’une société commerciale », susceptible d’attirer des fonds d’investissements.

Réforme « bête » pour les joueurs

En resserrant la L2, les survivants espèrent obtenir chacun une part plus conséquente des droits TV. Les opposants à la réforme pointent néanmoins une limite: retirer deux clubs ne donnera que 300.000 euros aux 18 autres, qui devront parallèlement se passer des recettes de deux matches à domicile.

La réforme fera des malheureux parmi les équipes reléguées dans les échelons inférieurs, même si les anciens pensionnaires de L2 « pourraient conserver leur statut professionnel en National au-delà des deux saisons », sous certaines conditions, a précisé la Ligue.

Le Toulousain Kelvin Amian Adou à la lutte avec Charles Traoré du FC Nantes lors du dernier barrage L1/L2 à La Beaujoire, le 30 mai 2021
Le Toulousain Kelvin Amian Adou à la lutte avec Charles Traoré du FC Nantes lors du dernier barrage L1/L2 à La Beaujoire, le 30 mai 2021 AFP/Archives

Le resserrement de l’élite inquiète en outre les joueurs et les entraîneurs qui craignent de trouver moins de débouchés.

« C’est bête pour les clubs et bête pour les joueurs. Quatre équipes en moins entre L1 et L2, c’est moins de possibilités d’évoluer au niveau professionnel. Pour des joueurs comme moi passés par le National, ce sera encore plus dur », expliquait la semaine dernière Victor Lobry, milieu offensif de Pau.

L’UNFP, principal syndicat des footballeurs professionnels en France, a en outre pointé le contraste entre un calendrier de L2 allégé, et celui des joueurs de l’élite surchargé. Cela va rendre le déséquilibre entre les deux championnats « abyssal » et les passerelles « de plus en plus difficiles à emprunter », a-t-il regretté avant le vote.

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