Jusqu’ici, les Etats-Unis, le Canada, l’Australie et le Royaume-Uni ont annoncé que leurs responsables politiques ne feraient pas le déplacement. Ce ne sera pas le cas de ceux de l’ONU ni de la France.
Après l’annonce d’un boycott diplomatique des Jeux olympiques d’hiver de Pékin par les Etats-Unis, le Canada, l’Australie et le Royaume-Uni, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a annoncé, jeudi 9 décembre, sa venue à la cérémonie d’ouverture. « Le secrétaire général a reçu une invitation du Comité international olympique [CIO] à assister à l’ouverture des Jeux d’hiver à Pékin et l’a acceptée », a résumé un porte-parole.
Les quatre pays anglo-saxons ont choisi de boycotter diplomatiquement les cérémonies, ce qui veut dire que leurs athlètes participeront aux compétitions, mais que leurs responsables politiques ne se déplaceront pas. C’est une manière de dénoncer, notamment, les violations des droits humains par le régime chinois, particulièrement dans la province à majorité musulmane du Xinjiang.
La France ne se rangera pas à cette décision, que le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, a qualifiée de « toute petite et symbolique ». Lors d’une conférence de presse pour exposer le programme de la présidence française du Conseil de l’Union européenne, il a expliqué :
« Il faut être clair, soit on fait un boycott complet, on n’envoie pas d’athlètes, soit on essaie de réengager les choses et d’avoir une action utile. Comme toujours à l’international, je suis plutôt pour faire des choses qui ont un effet utile. »
Dans cette optique, la France « appréciera l’évolution de la situation en lien avec les autres Européens, avec le CIO », a-t-il ajouté, estimant qu’il ne faut pas « politiser ce sujet ». Il est prévu que le pays soit représenté par la ministre déléguée aux sports, Roxana Maracineanu, et Sophie Cluzel, la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées.
« Que leurs représentants officiels viennent ou non… »
Le boycott diplomatique anglo-saxon a été accueilli par un mélange savamment dosé de colère et de mépris chez les officiels chinois. « Ils paieront inévitablement le prix de ce mauvais coup », avait dit le porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois après ce « recours à des fins de manipulation politique (…). Que leurs représentants officiels viennent ou non, les Jeux d’hiver de Pékin seront une réussite ».
Outre le sort du million d’Ouïgours et d’autres minorités turcophones, principalement musulmanes, actuellement incarcérés dans des camps dans le Xinjiang, selon des ONG de défense des droits humains, les sources de tensions sont nombreuses avec Pékin.
Les Jeux olympiques sont prévus du 4 au 20 février, mais, du fait des restrictions imposées par la Chine à l’entrée des étrangers au nom de la lutte contre la pandémie de Covid-19, peu de responsables politiques mondiaux devraient, de fait, faire le déplacement à Pékin… à l’exception notable du président russe, Vladimir Poutine, qui a accepté l’invitation de son homologue chinois, Xi Jinping.
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