Étude après étude, les craintes se confirment concernant le variant Omicron. Le taux d’anticorps face à celui-ci est jusqu’à 40 fois inférieur à celui du variant original. Il semble que le vaccin reste cependant efficace contre les formes sévères de Covid-19, et qu’une troisième dose est plus que jamais nécessaire.
Compte tenu du nombre élevé de mutations qu’il présente (plus d’une trentaine dans la seule protéine de pointe), les scientifiques redoutent que le variant Omicron échappe aux vaccins actuels (qui rappelons-le ont été fabriqués à partir de la souche de Wuhan). Une nouvelle étude menée en Afrique du Sud et prépubliée sur medRxiv (donc encore non relue) fait état d’une efficacité réduite à 22,5 % contre les infections avec le vaccin Pfizer/BioNTech. Les scientifiques observent ainsi une réduction de 41 fois du nombre d’anticorps neutralisants par rapport à la souche originale chez les personnes vaccinées avec deux doses. « Cela compromet sérieusement la capacité du vaccin à prévenir les infections », met en garde l’auteur principal, Alex Signal. Cela pourrait être dû notamment à une mutation nommée R346K qui semble favoriser la capacité du virus à échapper au vaccin.
La troisième dose pour retrouver le niveau d’efficacité équivalent
« Nos données suggèrent que le vaccin reste toutefois efficace contre les formes graves, qui nécessitent de plus faibles taux d’anticorps », notent les auteurs. Omicron ne semble pas non plus altérer le niveau de lymphocytes T, qui participent à la « seconde ligne » du système immunitaire. Ce résultat vient confirmer ceux du laboratoire Pfizer lui-même, qui montrent une réduction par 25 du taux d’anticorps neutralisants face à son vaccin. Pfizer précise toutefois que la troisième dose fait remonter le taux d’anticorps face au variant Omicron à un niveau similaire à celui observé avec deux doses sur les autres variants. « Il est prématuré de conclure que la réduction de l’activité de neutralisation des anticorps se traduit par une baisse significative de l’efficacité des vaccins », appuie la cheffe scientifique de l’OMS, Soumya Swaminathan. Le système immunitaire est une machine complexe et seuls des résultats en conditions réelles permettront d’en savoir plus.
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