« Le moteur de recherche pour savoir ce que pense vraiment Eric Zemmour ». Ce 14 décembre, l’équipe d’Eric Zemmour a mis en ligne un site baptisé « Zemmour pour tous ». Le but: permettre à tout internaute d’inscrire un mot-clé pour retrouver des extraits vidéos de l’ancien journaliste sur le sujet. Avec un point commun: elles sont toutes hébergées par YouTube.
Pour proposer une vidéo concernant un sujet recherché par l’internaute, le site « Zemmour pour tous » effectue une recherche au sein de mot-clés situés dans les sous-titres générés automatiquement par YouTube. Une façon d’indexer efficacement une grande quantité de contenus. Chaque vidéo proposée s’ouvre alors au moment où les mots-clés sont prononcés.
Nourrir l’algorithme de recommandation
Mais pour le candidat, ce moteur de recherche est un précieux outil pour augmenter sa présence sur la plateforme américaine. Comme le rappelle François d’Estais, spécialiste de la communication, l’affichage de vidéos YouTube n’est pas sans effet sur les contenus qui seront par la suite proposés par le service de vidéo en streaming.
Un internaute connecté à son compte YouTube (ou Google) se rendant sur le moteur de recherche d’Eric Zemmour verra chaque vidéo alimenter l’algorithme de recommandations. En consultant par la suite l’application ou le site de YouTube, il aura bien plus de chances de voir apparaître des contenus liés à Eric Zemmour.
« Nous prenons en compte de nombreux indicateurs, y compris votre historique de recherches et de vidéos regardées (s’ils sont activés), ainsi que les chaînes auxquelles vous êtes abonné » précise YouTube concernant le fonctionnement de cet algorithme de recommandation, régulièrement accusé de proposer des contenus potentiellement nuisibles.
Pour évaluer les effets du site « Zemmour pour tous » dans le domaine, BFMTV a créé un compte YouTube vierge, en supprimant l’ensemble des cookies du navigateur. Le site de streaming proposait alors des vidéos musicales, sportives ou humoristiques.
Des recommandations qui ont été chamboulées par la navigation sur le moteur de recherche d’Eric Zemmour et le visionnage d’une dizaine d’extraits vidéos liés à l’économie, la défense, l’écologie ou encore l’immigration. Le compte YouTube s’est alors vu proposer trois vidéos d’Eric Zemmour et une de Dieudonné, condamné à plusieurs reprises pour antisémitisme.
Notons que cette expérience a été réalisée en ne visionnant que des contenus liés à Eric Zemmour. Il est donc probable que les recommandations soient moins appuyées pour un compte plus ancien, dont de multiples centres d’intérêts sont déjà intégrés à l’algorithme de recommandation.
Eric Zemmour à la conquête des plateformes
Comme le rappelle YouTube France à BFMTV, certaines vidéos peuvent être « sorties » des algorithmes de recommandation si elles sont jugées nuisibles par l’entreprise. Elles demeurent en ligne, mais ne sont plus suggérées ou affichées dans le moteur de recherche de YouTube.
D’autres peuvent être accompagnées d’un bandeau contextuel si elles abordent des sujets sensibles. Ainsi, une interview d’Eric Zemmour évoquant la théorie du grand remplacement est accompagnée d’un bandeau renvoyant vers Wikipédia et précisant la nature complotiste de cette dernière.
Avec une première vidéo publiée à la rentrée, Eric Zemmour cumule désormais 322.000 abonnés sur YouTube, pour un total de 17,5 millions de vues. A titre de comparaison, Emmanuel Macron ne compte que 231.000 abonnés pour 16,2 millions de vues. Tous deux sont largement devancés par Jean-Luc Mélenchon, qui compte 615.000 abonnés pour plus de 130 millions de vues.
La percée d’Eric Zemmour est encore plus notable sur Facebook, où il figure parmi les candidats à la présidentielle suscitant le plus d’interactions, talonné par Nicolas Dupont-Aignan ou Florian Philippot et largement devant Emmanuel Macron ou Marine Le Pen.
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