Le Conseil de sécurité de l’ONU a finalement prolongé tel quel le mandat de l’Amisom, la Mission de l’Union africaine chargée de la lutte contre les shebabs en Somalie pour trois mois. Le scénario était attendu. La réforme de cette mission, que tous appellent de leurs vœux, est retardée par les divergences qui opposent notamment l’UA et l’ONU sur le futur de cette mission.
Depuis des mois, des discussions ont lieu entre la Somalie, l’Union africaine et les Nations unies autour d’une réforme en profondeur de l’Amisom que tous jugent nécessaire, mais sur laquelle ils ne parviennent pas à s’entendre. Prolonger le mandat actuel de trois mois est donc une manière de se donner du temps pour espérer arriver à un consensus.
Divergences de taille
Ce temps sera-t-il suffisant ? Ce n’est pas sûr, car les divergences sont de taille. La Somalie plaide pour un retrait rapide de la mission d’ici 2023 et pour que plus de prérogatives soient données à l’armée nationale dans la lutte contre les shebabs. L’Union africaine souhaite pour sa part une mission hybride placée sous la tutelle de l’ONU. Ce qui lui permettrait d’être moins dépendant financièrement de l’Union européenne, le principal bailleur de la mission qui montre des signes de désengagement, mais cette option est rejetée par l’ONU.
Crise profonde
Preuve que la crise est profonde, l’UA et les Nations unies devaient rendre en septembre un rapport conjoint sur le futur de la mission, mais ont finalement chacun rédigé leur rapport. Ce mardi, après le vote, les États-Unis et la France notamment n’ont pas caché leur irradiation de voir ce dossier retardé et ont insisté sur le fait que ce délai de trois mois serait le dernier.
« Il ne saurait y avoir de nouveau report », a notamment déclaré l’ambassadeur de France l’ONU, Nicolas de Rivière, sous peine de remettre en cause le financement de l’Union européenne a menacé le diplomate français.
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