Fin novembre, une équipe de scientifiques sud-africaine annonçait la découverte d’un nouveau variant du Covid-19, appelé Omicron. Ses premières caractéristiques montraient un nombre important de mutations avec un fort taux de transmissibilité et une plus forte résistance aux vaccins. Un mois plus tard, une analyse des chiffres est plutôt rassurante, la courbe des nouveaux cas semble redescendre et aucune explosion des décès ou des hospitalisations n’a été observée.
Omicron, le nouveau variant du Covid-19, dit aussi B.1.1.529, avait entrainé un vent de panique mondial, lors de sa découverte avec une mise à l’écart brutale de l’Afrique du Sud et de la plupart des pays de l’Afrique Australe. Beaucoup plus transmissible, Omicron présente de nombreuses mutations qui inquiétaient la communauté scientifique mondiale car « ce variant pourrait non seulement avoir une capacité de transmission accrue, mais aussi être capable de contourner certaines parties de notre système immunitaire« , avait décelé le professeur Richard Lessells de l’équipe de recherche sud-africaine à l’origine de la découverte.
Un mois plus tard, la fermeture temporaire de toutes les frontières aériennes avec l’Afrique Australe a montré son inefficacité et Omicron est déjà la principale cause d’infection aux Etats-Unis et elle le sera dans la majorité des pays d’Europe d’ici une quinzaine de jours annoncent les spécialistes. Face à ce raz de marée prévisionnel des contaminations, l’Angleterre est à 100 000 infections par jour, la France y arrive très rapidement, tous les regards se tournent de nouveau vers l’Afrique du Sud où la catastrophe annoncée n’a pas eu lieu.
L’Afrique du Sud, qui avait vu son nombre de cas d’infections progresser rapidement, fin novembre, dépassant le pic des vagues précédentes, est désormais sur une pente décroissante. Pourtant, le nombre de tests réalisés chaque jour dans le pays reste assez stable, environ 60 000 par jour, ce qui confirme que le taux de contamination est en baisse, même si à près de 30% de cas positifs, le rapport entre les tests et les infections reste à un niveau extrêmement préoccupant.
Mais surtout, ce qui rassure les scientifiques africains et laisse de l’espoir aux scientifiques occidentaux, c’est que malgré le très fort pic du mois de décembre, pour l’instant, les hôpitaux d’Afrique du Sud n’ont pas été davantage submergés que par le passé. Le nombre de décès est même pour l’instant largement inférieur à celui des vagues précédentes.
Aujourd’hui, le nombre de décès lié au Covid-19 et au variant Omicron est d’une quarantaine par jour en Afrique du Sud contre plus de 500 décès quotidien lors du pic de février 2021, pour un nombre d’infections quotidiennes équivalent, montrent les chiffres officiels de Our World in Data.
Des données qui sont extrêmement rassurantes pour le reste de la population mondiale qui est en train d’être submergé par Omicron. Mais les analystes tempèrent cet optimisme car l’Afrique du Sud présente de nombreuses différences tant avec avec les pays occidentaux qu’avec les autres pays du continent africain. Sa population est beaucoup plus jeune, elle est largement immunisée, beaucoup plus que les pays d’Europe ou les USA, grâce au très fort taux de contamination des vagues précédentes? En parallèle, son taux de vaccination, en particulier pour les personnes âgées et le personnel soignant, est particulièrement important, protégeant ainsi beaucoup mieux sa population fragile que la majorité des pays africains qui, à l’exception notable du Maroc, sont très en retard sur la vaccination.
Enfin, dernier point d’importance, l’Afrique du Sud est actuellement en été alors que l’Europe est en plein hiver, période beaucoup plus propice, dans l’hémisphère Nord, à la circulation du virus.
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