C’est un contingent fort de quelque 500 hommes du groupe russe Wagner qui serait arrivé, ce jeudi 23 décembre, dans la capitale malienne, Bamako. Ce déploiement, susceptible de semer le désordre dans la région, a été fortement condamné en Europe.
Sommées par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, qui insiste sur le respect des délais retenus pour l’organisation d’élections visant à remettre le pouvoir aux civils, les autorités de la Transition malienne n’ont pas trouvé mieux que de signer le débarquement d’instructeurs russes sur leur sol. Une « arrivée de 500 soldats russes » confirmée par des sources d’Anadolu. Selon les médias maliens, les paramilitaires russes seront déployés dans 10 localités de ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Fin décembre était pourtant le délai fixé par la CEDEAO pour voir les autorités maliennes poser des actes concrets allant dans le sens de la tenue du scrutin présidentiel suivi logiquement d’une dévolution du pouvoir aux civils. « Si à la fin de décembre 2021, aucun progrès tangible n’est réalisé dans la préparation des élections, des sanctions additionnelles seront imposées dès le 1er janvier 2022 », a en effet menacé la CEDEAO, qui a même délégué un émissaire à Bamako, dans la semaine.
Médiateur de la CEDEAO dans la crise politique malienne, l’ancien chef de l’Etat nigérian, Goodluck Jonathan, porteur d’un message de l’institution sous -régionale, a rencontré le colonel Assimi Goïta, à son arrivée à Bamako, le mardi 21 décembre. « Les chefs d’Etats nous ont demandé de bien vouloir venir à Bamako et d’échanger directement avec le président de la Transition afin de s’enquérir de l’état d’avancement des activités politiques », a souligné l’ancien dirigeant.
Goodluck Jonathan a insisté que cette visite est effectuée dans « l’espoir également que d’ici la fin de l’année, nous aurons tout un calendrier en place pour l’organisation des élections qui est une des recommandations phares de la CEDEAO ». C’était sans compter avec Bamako qui, visiblement a d’autres projets en tête. En lieu et place, ce sont plutôt des actes allant dans la sens de rester au pouvoir que vient de poser le colonel Assimi Goïta, en renforçant sa sécurité, avec ce déploiement annoncé de paramilitaires russes.
Pour sa part, le gouvernement français a, selon Le Parisien, annoncé cette arrivée de paramilitaire russes, non sans condamner, dans un communiqué publié ce jeudi 23 décembre et signé par une quinzaine de pays européens partenaires dans la lutte anti-terroriste au Sahel, le déploiement au Mali des éléments de la société privée Wagner proche du Kremlin. Ces pays européens ont toutefois réitéré leur volonté de poursuivre leurs efforts allant dans le sens de « répondre aux besoins de la population malienne ».
Appelant les autorités russes à adopter un « comportement responsable et constructif dans la région », ces pays européens, dont la France, l’Allemagne, la Belgique, le Canada, l’Italie, ont indiqué avoir pris connaissance de l’implication de la Russie dans la fourniture d’un soutien matériel au déploiement du groupe Wagner au Mali. S’appuyant sur l’expérience en Centrafrique où des paramilitaires russes sont accusés d’exactions, ces pays européens ont alerté que ce déploiement pourrait contribuer à la dégradation de la situation sécuritaire au Mali.
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