Après un différend concernant la tenue des élections, le président somalien, Mohamed Abdullahi Mohamed dit « Farmajo », a annoncé lundi la suspension de son Premier ministre, Mohamed Hussein Roble. La veille, ce dernier avait accusé le chef d’État somalien de saboter le processus électoral, après la décision du président Farmajo de lui retirer la charge d’organiser les élections.
Le président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed a annoncé, lundi 27 décembre, qu’il suspendait le Premier ministre Mohamed Hussein Roble, au lendemain d’un différend public à propos des élections, longtemps retardées dans ce pays instable de la Corne de l’Afrique.
« Le président a décidé de suspendre le Premier ministre Mohamed Hussein Roble et de mettre fin à ses pouvoirs à partir du moment où il est lié à la corruption », a indiqué le bureau du président dans un communiqué, accusant le Premier ministre d’interférer dans une enquête sur une affaire d’appropriation de terres.
Mohamed Hussein Roble a aussitôt rétorqué en accusant le président de chercher à « s’emparer du pouvoir du Premier ministre par la force, avec une mesure qui viole la constitution et la loi du pays ».
« Le Premier ministre (…) est déterminé à ne pas se laisser dissuader de remplir ses devoirs envers la nation afin de conduire le pays à des élections qui préparent une passation des pouvoirs pacifique », affirme un communiqué publié par le bureau du Premier ministre.
Les tensions entre le président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, et son Premier ministre, Mohamed Hussein Roble, sont récurrentes.
Impasse électorale
Dimanche, le Premier ministre a accusé le président de saboter le processus électoral, après la décision du chef de l’État de lui retirer la charge d’organiser les élections, longuement attendues et à l’origine d’une grave crise institutionnelle.
Président depuis 2017, Farmajo a vu son mandat expirer le 8 février sans avoir pu s’entendre avec les dirigeants régionaux sur l’organisation des élections, régies en Somalie par un système électoral complexe et indirect.
L’annonce mi-avril de la prolongation de son mandat pour deux ans avait provoqué des affrontements armés à Mogadiscio.
De nombreux observateurs estiment que la crise au sommet de l’État et l’impasse électorale détournent l’attention de problèmes plus importants de la Somalie, comme l’insurrection des Shebab qui secoue le pays depuis 2007.
2 Commentaires