Le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a décrété, dimanche, un deuil national de 48 heures après une attaque de jihadistes présumés dans le nord du pays qui a fait 41 morts, trois jours auparavant..
Une nouvelle attaque de jihadistes présumés a frappé le Burkina Faso cette semaine, avec la mort de 41 civils et supplétifs de l’armée dans une embuscade dans le nord du pays, où un deuil national de deux jours a été décrété, dimanche 26 décembre.
Une embuscade de groupes armés a visé, jeudi, des civils et des Volontaires de défenses pour la patrie (VDP), dans la zone de You (nord).
« La mission de ratissage sur la zone d’embuscade (…) a établi un bilan de 41 corps », affirme un communiqué du porte-parole du gouvernement, Alkassoum Maïga.
« Le Président du Faso décrète un deuil national de 48 heures », qui a débuté dimanche à minuit, ajoute le texte.
Parmi les victimes figure Ladji Yoro, considéré comme un leader des VDP au Burkina Faso, précise le communiqué.
Dans sa lutte contre les groupes jihadistes, l’armée burkinabè, faible et mal équipée, s’appuie sur ces « VDP », supplétifs civils formés en deux semaines et qui paient un lourd tribut.
Le président burkinabè avait déjà rendu hommage, vendredi, à Ladji Yoro. « Cet intrépide Volontaire pour la Défense de la Patrie doit être le modèle de notre engagement déterminé à combattre l’ennemi », avait tweeté le chef de l’État.
Le ministère des Armées avait, de son côté, salué « l’héroïsme de Ladji Yoro » qui « a combattu jusqu’au sacrifice suprême ».
Aucun bilan de cette embuscade n’avait toutefois été annoncé par l’exécutif.
« L’identification des victimes est toujours en cours », indique le communiqué du gouvernement qui « condamne avec fermeté cette barbarie ».
Exaspération de la population
Selon plusieurs médias burkinabè, cette embuscade de jihadistes présumés visait un convoi de commerçants, escorté par des VDP.
Cette attaque est la plus meurtrière depuis celle d’Inata (nord), mi-novembre, où 57 personnes dont 53 gendarmes, avaient été tuées, suscitant l’exaspération de la population.
Deux semaines avant cette attaque, les gendarmes d’Inata avaient alerté l’état-major sur leur situation précaire, disant manquer de nourriture et s’alimenter grâce au braconnage.
Des centaines de Burkinabè étaient descendus dans les rues de Ouagadougou, le 27 novembre, pour réclamer la départ de l’exécutif, accusé d’être incapable d’enrayer les violences jihadistes.
Comme ses voisins malien et nigérien, le Burkina Faso est pris, depuis 2015, dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique qui ont fait au moins 2 000 morts et 1,4 million de déplacés.
La zone des « trois frontières », aux confins du Mali et du Niger, est particulièrement touchée.
Début décembre, le gouvernement avait été limogé et un nouveau Premier ministre, l’ancien fonctionnaire onusien Lassina Zerbo, nommé.
De nombreux ministres, y compris à des postes clés comme la Défense, la Sécurité, ou l’Économie, avaient toutefois conservé leur portefeuille.
Le président avait appelé au « rassemblement » pour vaincre le « terrorisme ».
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