Malgré le nombre important de « Cars Rapide », de « Ndiaga Ndiaye », de minibus Tata ou encore de bus Dakar Dem Dikk, le transport urbain demeure un véritable casse-tête pour les usagers, dans la capitale sénégalaise. En plus de l’embouteillage, l’heure de descente à Dakar est un calvaire pour les banlieusards, qui ont très souvent du mal à rejoindre leur domicile. Certains sont même obligés de se cotiser pour prendre un taxi, à un prix excessivement cher par rapport aux autres moyens de transport en commun.
C’est un euphémisme que de dire que les habitants de la banlieue souffrent à Dakar, en ce qui concerne le transport en commun. Chaque heure de descente est quasiment une foire d’empoigne dans les arrêts de transport en commun, pour ces nombreux usagers qui ne cherchent qu’à rentrer chez eux, après une journée laborieuse dans leurs différents secteurs d’activité. Malheureusement, c’est aussi le moment propice pour des individus malintentionnés, qui profitent souvent des bousculades, pour dérober des objets aux usagers. Las d’attendre un véhicule de transport en commun, certains usagers se voient obligés de négocier avec un taxi clandestin.
Domicilié à Keur Massar, Ousmane Diedhiou a fait savoir qu’il vit cette situation depuis des années et révèle qu’on lui avait même une fois dérobé son téléphone portable, au moment où il se battait pour avoir une place dans le véhicule. Depuis ce jour, confie-t-il, il est devenu plus vigilant et évite de se mêler à la foule. « Maintenant, il m’arrive de rester parfois deux heures au niveau de cet arrêt de la Zone de Captage, sans embarquer dans un véhicule. D’habitude je prends le bus n°11 de Dakar Dem Dikk, qui me dépose non loin de chez moi ou encore les cars Ndiaga Ndiaye. Je me suis fait voler mon téléphone portable et depuis ce jour, je suis devenu plus vigilant. Je préfère être patient désormais. Le problème est que tout le monde est pressé de rentrer chez lui après le travail, pour profiter de la chaleur familiale », indique-t-il, assis sur un banc en attendant de trouver une voiture.
Selon Ramatoulaye Sène, la situation est tout simplement une calamité pour les usagers. Elle estime même que si elle ne termine pas son travail avant 17 heures, elle a la peur au ventre de ne pas trouver de véhicule de transport. Car, elle révèle que la banlieue où elle habite n’est pas très sécurisée dès que la nuit tombe, surtout pour une jeune fille comme elle. « Il m’arrive de passer la nuit chez des copines qui logent dans les parages, si je n’arrive pas à trouver un véhicule avant 19 heures. J’ai peur de me faire agresser par des malfrats. J’habite à Pikine Guinaw Rail, quartier qui n’est pas très sûr pour une jeune fille à certaines heures », a-t-elle indiqué.
Cheikh Sarr, chauffeur de taxi clando, reconnaît également les difficultés que rencontrent les usagers et justifie le fait qu’ils se sont organisés en comité, pour s’installer juste près de l’arrêt des bus de transport en commun. « Effectivement, il arrive que les usagers aient recours à nous. Pour leur faciliter les choses, nous embarquons les gens qui vont dans la même direction. Ces derniers cotisent 1 200 FCFA chacun. Ce qui nous permet d’ailleurs de pouvoir passer par l’autoroute à péage et leur permettre d’arriver à temps chez eux. Le tout, dans un confort qu’ils ne trouveront pas dans les autres transports en commun », a-t-il fait savoir.
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