« LES ÉCOLES N’ONT PAS ÉTÉ PRÉPARÉES »: DES MÉDECINS CONTINUENT DE DÉFENDRE UN REPORT DE LA RENTRÉE

Cette option, non envisagée à ce stade par le gouvernement, est toujours évoquée par des personnels de santé, chiffre des hospitalisations pédiatriques à l’appui.

A peine les vacances de Noël avaient-elles commencé qu’une petite musique se faisait déjà entendre. Face à la flambée des cas à l’école constatée lors du premier trimestre de l’année scolaire, le décalage d’une semaine de la rentrée prévue au 3 janvier s’imposerait, pour la préparer au mieux et accueillir les enfants dans des conditions optimales face au virus. Une hypothèse non envisagée à ce stade par le gouvernement, qui ne devrait pas acter une telle mesure lors du Conseil de défense sanitaire de ce lundi après-midi et souhaite donc maintenir la rentrée lundi prochain.

Capteurs de CO2, augmentation de l’aération …

Dimanche, 50 personnels de santé ont signé une tribune dans le Journal du Dimanche, appelant au décalage du retour des plus jeunes dans les établissements scolaires. Jérôme Marty, médecin généraliste et signataire de la tribune, a détaillé ce lundi sur BFMTV sa position, jugeant que « le ministre de l’Education a été carentiel depuis le début de la crise ».

« On voit bien que les écoles n’ont pas été préparées, et c’est pour ça que le virus y circule beaucoup, avec des mesures qui n’empêchent pas ce flux et le favorisent. […] Pour les protéger (les enfants, ndlr), on dit que dans cette période de fort brassage de population, il est probable qu’on va avoir beaucoup d’enfants porteurs du virus qui vont rentrer à l’école, et donc ça risque de re-disséminer avec un flux viral qui va être important dans cette population », alarme le médecin.

Il demande que ce laps de temps soit mis à profit pour favoriser l’aération des écoles et mettre en place dans les classes des détecteurs de CO2. Des mesures d’autant plus nécessaires que, toujours selon le docteur Marty, les hospitalisations pédiatriques liées au Covid-19 sont en augmentation. « On voit bien que dans les services de pédiatrie, depuis plusieurs semaines, on a une augmentation des enfants hospitalisés. 800 enfants de moins de 10 ans ont été hospitalisés lors des six semaines qui sont passées ».

Un constat partagé par Thierry Graf, secrétaire départemental du syndicat UNSA de l’Aisne. « On manque de capteurs pour le C02, on manque de point de lavage, on manque de beaucoup de choses dans les établissements. On arrive à avoir des établissements scolaires, qu’ils soient du premier ou du second degré, avec 400 élèves, mais quatre points d’eau. Ce n’est pas tolérable ».

Pour les parents, une difficile organisation

Chez les parents d’élèves, les avis sont nettement plus nuancés. « Repousser d’une semaine la rentrée scolaire, c’est confiner les parents d’élèves », a prévenu sur le plateau de BFMTV Laurent Zameczkowski, vice-président de la PEEP, la fédération des parents d’élèves.

« On n’est pas du tout organisé, on a chacun nos boulots, j’ai une boîte à faire tourner … », s’inquiète un parent d’élève rencontré par BFMTV. « Si la rentrée est décalée, on ne sait pas ce que l’on fait », conclue sa conjointe.

Pour Jean-Jacques Zambrowski, médecin à l’hôpital Bichat, le plus important est de remettre en place la stricte application des gestes barrières dans les classes. « On a perdu les mesures barrières à l’école. Il faut ouvrir les fenêtres, même s’il fait un peu frais dans la classe », juge-t-il.

Mais pour Jérôme Marty, qui se base sur des retours faits par plusieurs enseignants, certaines fenêtres présentes dans les établissements scolaires ne permettent pas l’ouverture en grand. « Au bout de deux ans de crise, il n’y a pas eu d’audit sur les flux d’air dans les écoles! », regrette-t-il.

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