L’Internet association a cessé d’exister. Elle n’aurait pas survécu aux dissensions de plus en fortes qui opposaient des membres comme Amazon et Google à Microsoft.
L’Internet association n’est plus, comme le rapporte le Financial Times. Lobby créé en 2012 par Google, Facebook ou encore Amazon, il comptait toutes les plus grandes plates-formes du web dans ses rangs. Le dernier communiqué de presse, en date du 15 décembre, acte sa dissolution.
« Notre industrie a connu une croissance et des changements considérables depuis la création de l’Internet Association il y a près de 10 ans, et conformément à cette évolution, le conseil d’administration a pris la décision difficile de fermer l’organisation à la fin de cette année. » Une explication sibylline qui masque en fait de profonds désaccords en interne.
Un lourd déficit
Sous prétexte de défendre la liberté d’Internet et l’innovation, l’Internet association représentait surtout les intérêts des GAFAM contre les tentatives de réglementation des législateurs à Washington. Outre les acteurs cités au début de cet article, on trouvait dans ses membres Apple, Airbnb, Dropbox, Ebay, Linkedin, Microsoft, Pinterest, Spotify, Snapchat, Uber, Twitter, etc.
Il y avait le mécontentement des petits acteurs ayant l’impression que leurs intérêts n’étaient pas pris en compte. Mais c’est le retrait du soutien financier de Microsoft et de Uber qui a précipité la fin, plongeant l’association dans un lourd déficit. Il faut dire que les cotisations étaient basées sur les revenus. D’après Politico, les contributions les plus élevées se montaient à 1 million de dollars.
Une question d’image
Ce ne serait pas la seule raison du départ de Microsoft. Le géant du logiciel voudrait se démarquer des autres poids lourds de la tech comme Meta (anciennement Facebook) dont l’image est sérieusement écornée par une succession de scandales. Plus question d’être associé à eux.
Or, Microsoft est resté relativement épargné par les enquêtes antitrust qui s’accumulent aux États-Unis et en Europe. Après avoir frôlé le démembrement au début des années 2000, il aurait systématiquement misé depuis sur une stratégie plus conciliante avec les régulateurs.
Le ressentiment d’Amazon et Google
Le nouveau directeur général d’Amazon Andy Jassy se serait particulièrement agacé que Microsoft ne soit pas inquiété à Washington car cela favoriserait ses activités. Amazon et Google auraient même soutenu des initiatives et des rapports s’offusquant de la prédominance logicielle de Microsoft dans les agences gouvernementales américaines ou comme fournisseur de cloud en Europe.
Microsoft joue désormais cavalier seul. Cela ne signifie pas pour autant qu’il a dépensé moins que les autres en lobbying en 2021, en-dehors de l’Internet association. D’après OpenSecrets et la base de données qui documente les dossiers du Sénat, il y aurait consacré 7,8 millions de dollars tout de même. Soit juste un peu moins que Google (9 millions) mais loin derrière Amazon (15,3 millions de dollars).
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