« Je sentais que je n’avais plus de force »: Clara, violée après une attaque à la seringue à Lille

Clara, 21 ans, a été violée fin novembre en pleine rue à Lille, après que son agresseur lui a injecté une drogue avec une seringue. Au micro de BFMTV, elle est revenue sur les évènements de cette nuit, pour encourager les autres victimes à prendre la parole et alerter sur la recrudescence des viols sous drogue.

« Le seul souvenir que j’ai, c’est quand j’ouvre les yeux dans l’ambulance »

Dans la nuit du 28 au 29 novembre, la jeune femme rentre d’un dîner avec des collègues de travail, quand un homme l’accoste en plein centre-ville. La jeune femme ignore ses réflexions, avant que ce dernier ne se rapproche d’elle.

« Il m’a piqué la fesse droite il me semble, et j’ai su tout de suite que c’était une seringue. Je commence à avoir chaud, à ne pas être bien. J’ai commencé à avoir des bouffées de chaleur, des nausées », détaille la jeune femme.

Les effets de la substance injectée sont immédiats, et la jeune femme sent presque instantanément qu’elle n’a « plus de force ». Ensuite, « le seul souvenir que j’ai, c’est quand j’ouvre les yeux dans l’ambulance ».

Violée en pleine rue

Clara est violée cette nuit-là, en pleine rue d’une grande ville. Un mois après l’agression, les stigmates de l’attaque subie sont encore visibles, lui rappelant à chaque coup d’œil sur son corps cette sombre nuit. Sa poitrine et ses hanches sont notamment marquées.

« J’ai toujours des traces de bleus, c’est là depuis presque un mois, ça ne part pas. Ils sont très très profonds. Ça m’énerve parce que plus je les vois, plus ça me les rappelle. J’ai l’impression que ça ne partira jamais », témoigne Clara.

Les autorités n’ont toujours pas pu détecter la substance qui lui a été injectée, mais dans une autre interview accordée au média en ligne Konbini, Clara penche pour une drogue anesthésiante, et déclare avoir dormi « tout le temps » les jours suivant son viol. Son agresseur est toujours recherché.

Alerter les autorités

L’étudiante entend désormais multiplier les prises de parole, pour alerter les autorités et le public sur les agressions sexuelles et les viols commis au travers de l’administration de drogue.

« On est revenus 50 ans en arrière. En mode ‘les filles ne peuvent plus rien faire sans se faire agresser, sans se faire violer, sans se faire embêter par un homme' », fustige Clara.

Elle a lancé une pétition sur la plateforme mesopinions.com, intitulée « Protégeons nos filles, nos sœurs et nos femmes de toute forme de violence ». Plus de 18.000 signatures ont déjà été récoltées. La pétition déclare notamment qu’il « est urgent de réagir et d’exiger des moyens pour lutter contre l’insécurité permanente. Il est urgent de mettre en place des solutions pérennes pour protéger nos femmes de toute forme de violence, qu’elle soit verbale, physique ou sexuelle ».

Sa mère a également écrit une lettre à la maire de Lille, Martine Aubry. « Ce que j’espère, c’est que la municipalité ne minimisera pas ce qu’il se passe dans sa ville », demande-t-elle.

Au-delà de l’histoire de Clara, de nombreux témoignages relatant des viols ont émergé depuis la rentrée, provenant de jeunes femmes disant avoir été agressées après que l’agresseur leur ai inoculé du GHB, surnommé « la drogue du violeur ». Un mouvement surnommé #balancetonbar est d’ailleurs né sur les réseaux sociaux, appelant au boycott de certains établissements où de nombreux viols perpétrés avec des drogues auraient été commis.

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