Ce qui change en France à partir de ce 1er janvier

Les changements en France en ce 1er janvier 2022, de la hausse du prix du timbre au salaire minimum, en passant par la fin des emballages en plastique à usage unique : tour d’horizon.

Pas de coup de pouce pour le salaire minimum : le Smic augmente de 0,9% à partir de ce 1er janvier, mais c’est une hausse automatique du fait de l’inflation. Il passe à 1 603 euros brut. Qui dit nouvelle année, dit aussi changements pour le porte-monnaie. Le prix du timbre va augmenter de 4,7% pour compenser la baisse du volume du courrier.

Pour les automobilistes, un durcissement du barème malus entre en vigueur pour les véhicules neufs. Au-delà de 128 grammes de CO2 émis par kilomètre parcouru, une taxation de 50 euros sera appliquée. Un nouveau malus écologique au poids sera également appliqué pour les véhicules neufs pesant plus de 1,8 tonne. Les voitures électriques et hybrides rechargeables ne sont évidemment pas concernés.

La RE 2020, la nouvelle réglementation environnementale pour les constructions neuves, entre en vigueur et renforce les exigences en matière de performance énergétique, confort d’été et impact carbone de chaque nouveau bâtiment.
 
Fin des emballages plastiques pour les fruits et légumes

À compter du 1er janvier 2022, c’est aussi la fin des emballages en plastique à usage unique. C’est l’une des mesures phares pour lutter contre les déchets plastiques. Fin des emballages autour des journaux et magazines qui sont distribués. La fin également des jouets en plastique offerts dans les menus pour enfants. Les emballages plastiques utilisés pour certains fruits et légumes seront interdits dans les épiceries et dans les rayons des supermarchés français. Une mesure qui figure dans le texte issu de la loi anti-gaspillage votée début 2020.

Ils sont une trentaine de fruits et de légumes concernés par la fin des emballages plastiques. Par exemple, concombres et brocolis ne seront plus sous film cellophane. Pommes, poires ou kiwi ne seront plus vendus emballés dans des barquettes plastifiées. Des produits que ces consommatrices avait pourtant l’habitude d’acheter.

« Ça m’arrive souvent d’en acheter quand je me fais livrer les courses, assure une jeune femme. Sinon quand je fais les courses moi-même, je fais attention à ne pas en prendre. Ce sera bien pour l’environnement. Le plastique tue les animaux, surtout en mer. Je ne savais pas que ça allait être supprimé. »
 
Remplacer ces emballages plastiques : oui, mais par quoi ?

« Lou Légumes » installé en Bretagne produit 8 000 tonnes de champignons de Paris par an. Emmanuelle Roze à la tête de cette entreprise familiale a dû réorganiser toute la filière pour modifier les emballages.

« Les champignons étant un produit très humide, on a fait trois ans d’essais sur des barquettes en carton, explique-t-elle. Le carton est quatre fois plus volumineux. Nos champignons ils sont cueillis par nos cueilleurs directement dans les barquettes. Donc on a été obligés de changer nos méthodes dans la cueillette des champignons. On a une augmentation du coût de l’emballage, on a une augmentation des coûts de main-d’œuvre et ce n’est pas fini puisque là, il faut qu’on trouve une solution pour enlever le film qu’il y a. »

La filière champignon comme d’autres familles de produits a d’ores et déjà obtenu un délai de deux ans afin de se mettre aux normes.
 
L’association Surfrider salue la mesure

L’interdiction des emballages plastiques est une mesure qui figure dans le texte issu de la loi anti-gaspillage votée début 2020. Une mesure saluée par Gaëlle Haut, chargée du lobby plastique au sein de l’association Surfrider.

« Très concrètement, cette mesure elle va nous permettre de supprimer à terme plus d’un milliard d’emballages plastiques chaque année, explique-t-elle. Avec cette mesure, la France s’attaque au problème des emballages superflus et des plastiques inutiles dans notre quotidien. Il faut savoir qu’il y a une véritable urgence à agir contre la pollution plastique puisqu’on a plus de 400 millions de tonnes de plastiques qui sont produites chaque année dans le monde et que dans ce  panorama, les emballages, c’est plus du tiers de tous ces plastiques qui sont produits et qui vont polluer l’océan et les mers de façon catastrophique. On a un camion de déchets plastiques qui finit dans l’océan chaque minute dans le monde. »

« C’est une catastrophe pour la biodiversité marine, c’est une catastrophe aussi sanitaire et climatique, mais on appelle en revanche les autorités à la faire respecter, poursuitGaëlle Haut. Et à ce titre, nous regrettons déjà les nombreux délais qui ont été accordés et qui font que certains légumes vont continuer à être proposés avec un emballage, avec un conditionnement plastique et ce jusqu’en 2026. Alors même que historiquement et pour bon nombre d’entre eux la vente en vrac se fait depuis des années sans problème dans de nombreux commerces y compris dans la grande distribution en France. »
 
Interdiction de détruire les invendus non alimentaires

En France, il est désormais interdit détruire les invendus non alimentaires pour producteurs et distributeurs à compter du 1er janvier. Cela concerne donc les vêtements, les meubles, ou encore les jouets. Une mesure qui se veut anti-gaspillage et qui pourrait favoriser les dons aux associations d’aide aux plus pauvres.

Récupérer les invendus plutôt qu’ils ne soient brûlés ou jetés. Voilà l’espoir des ces associations. Et c’est en bonne voie. En 2021, des entreprises se sont préparées à cette nouvelle loi. En conséquence, l’Agence du don en nature, l’ADN assure avoir reçu deux fois plus de produits qu’en 2019.

Le potentiel est conséquent. Les vêtements et les chaussures ça représente au total 1,6 milliard d’euros d’articles pour les entreprises françaises. 4,3 milliards pour  tous secteurs confondus selon l’Agence de la transition écologique.

Dans le dons aux associations, certains secteurs sont plus en avance que d’autres. C’est le cas des cosmétiques. L’ADN récupère près 70% de ses stocks auprès de grandes marques. Le groupe Suédois Essity qui détient les firmes Nana ou Lotus affirme qu’il redistribue tous ses invendus à des associations.

Mais cette loi française anti-gaspillage n’est pas une loi d’aide aux plus démunis. La plupart des marques pourraient recycler leurs invendus comme les revendre à des soldeurs. Une solution pour perdre le moins d’argent possible.
 
Lutte contre la maltraitance animale

Le bien-être des animaux d’élevage devrait commencer à s’améliorer en 2022, avec les mesures pour la protection et le bien-être animal annoncées dans le plan gouvernemental de 2020, dans la foulée de la loi agriculture et alimentation promulguée le 1er novembre 2018, dont les décrets entrent en vigueur ce samedi.

À partir de ce 1er janvier, la castration à vif des porcelets d’élevages est interdite. Si les éleveurs de porcs veulent poursuivre la castration chirurgicale, ils devront la pratiquer en appliquant des protocoles d’anesthésie locale fixés par le ministère de l’agriculture.

Autre interdiction : le broyage et le gazage des poussins mâles, qui concerne 50 millions de poussins par an en France. Dans le cadre d’un partenariat avec l’Allemagne, lancé en 2019, les producteurs doivent a minima avoir commandé, au 1er janvier 2022, les machines de « sexage in ovo », pour déterminer le sexe dans l’œuf.

Tous les élevages d’animaux domestiques et sauvages doivent également désigner un référent en charge du bien-être animal.

Concernant l’élevage des poules pondeuses en cages, le décret d’application de l’article L214 du code rural, publié mi-décembre, le restreint sans l’interdire. Et au niveau européen, les poules devront encore attendre pour voir leurs conditions de vie s’améliorer, suite à la décision de la Commission européenne pour l’élimination des cages en 2027.

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