Plus de 600 000 volailles abattues en un mois pour endiguer la grippe aviaire JE M’ABONNE 3 MOIS POUR 1€ | SANS ENGAGEMENT

Illustration d'une exploitation de poules.//04REYNAUDTRISTAN_12392/2011061401/Credit:Tristan Reynaud/SIPA/2011061404

Depuis 2015, c’est la quatrième fois que les élevages français sont frappés par le virus en hiver. L’année dernière, le Sud-Ouest comptait la plupart des foyers.

La grippe aviaire a déjà entraîné l’abattage d’environ 600 000 volailles en un mois en France, où la plupart des cas se concentrent désormais dans le Sud-Ouest sévèrement touché l’an dernier par le virus.

Depuis le premier cas de grippe aviaire en élevage fin novembre, « environ 600 000 à 650 000 » volailles ont été abattues, parce qu’elles étaient infectées ou préventivement, selon des chiffres provisoires du ministère de l’Agriculture communiqués à l’AFP ce vendredi 31 décembre.

Dans un bilan arrêté au 29 décembre, le ministère recensait 26 foyers dans des élevages, principalement dans le Sud-Ouest, 15 cas en faune sauvage et 3 cas en basses-cours.

Quatrième fois depuis 2015

Pour la quatrième fois depuis 2015, la France, comme nombre de pays européens, n’échappe pas cet hiver à l’influenza aviaire hautement pathogène, communément appelée grippe aviaire, véhiculée par les oiseaux migrateurs.

L’an dernier, l’épizootie [épidémie qui frappe les animaux, ndlr] avait été à l’origine de près de 500 foyers en élevage, la plupart dans le Sud-Ouest. Environ 3,5 millions de volailles, essentiellement des canards, avaient été abattues.

Cette fois, le virus a été identifié pour la première fois le 26 novembre dans le Nord, sur la commune de Warhem où 160 000 poules pondeuses étaient élevées en bâtiment. Il a depuis touché d’autres élevages du Nord et atteint le Sud-Ouest.

Depuis le premier cas du Sud-Ouest recensé dans un élevage de canards du Gers le 16 décembre, « 22 nouveaux foyers ont été identifiés dans les Pyrénées-Atlantiques, le Gers et les Landes », rapportait le ministère dans un communiqué jeudi 30 décembre. « Les élevages touchés ont été à chaque fois dépeuplés, puis désinfectés », ajoutait-il.

Restrictions supplémentaires

Comme l’an dernier, le département des Landes – où les foyers les plus récents ont été détectés – concentre les inquiétudes.

Selon le ministère, des restrictions supplémentaires sur les transports de volailles vont intervenir pour limiter la contagion « dans une zone d’élevage dense du Sud-Ouest » dont l’étendue doit être précisée par arrêtés préfectoraux.

Dans ce périmètre, les éleveurs ne pourront pas accueillir de nouveaux poussins ou canetons « jusqu’au 7 janvier », afin de réduire la densité d’animaux présents simultanément dans ces secteurs. « Ces mesures pourront être prolongées, au vu de l’évolution de la situation sanitaire », prévient le ministère.

Des coûts considérables pour les éleveurs

Il ajoute qu’un « dispositif d’accompagnement économique viendra soutenir les couvoirs » qui perdent des débouchés « et les éleveurs qui devront maintenir un vide sanitaire dans leurs élevages ».

Les crises sanitaires dues à ce virus génèrent des coûts considérables pour les professionnels et pour l’Etat (indemnisation des animaux abattus et des pertes économiques induites), ainsi que des pertes à l’export.

« L’Etat dit qu’il accompagnera les éleveurs qui sont pénalisés, c’est déjà très réconfortant », réagit auprès de l’AFP Marie-Pierre Pé, directrice de l’interprofession du foie gras Cifog. Si le blocage des mouvements de volailles permet d’« éteindre définitivement ce départ de feu des Landes, il faut le faire », poursuit-elle.

Le virus « est bien présent dans les Landes mais nous ne sommes pas dans la même configuration que celle de l’année dernière, avec une explosion des cas », estime la présidente de la chambre d’agriculture des Landes, Marie-Hélène Cazaubon.

L’humain, principal vecteur de transmission

« Il y a aujourd’hui une vigilance et une responsabilité collective des producteurs ainsi qu’une réponse très rapide des services vétérinaires, de l’Etat », ajoute cette éleveuse qui demande aux producteurs et aux journalistes de ne pas se déplacer actuellement d’élevages en élevages « car le principal vecteur, c’est l’humain ».

Dans le Gers, la préfecture considérait en début de semaine que la situation était « stabilisée ».

Environ 70 000 palmipèdes y ont été abattus dans une douzaine de fermes et la situation est « sous contrôle », selon la chambre d’agriculture du Gers.

Une « moindre densité d’élevages » peut expliquer que le département est moins touché que le voisin des Landes, observe le président de la chambre d’agriculture, Bernard Malabirade.

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