« Il s’agit de la semaine entre Noël et le Nouvel An la plus douce jamais enregistrée depuis 1947 », a indiqué Météo-France.
Un temps printanier au cœur de l’hiver. Jeudi 30 décembre, les températures en France étaient bien au-dessus des normales saisonnières. Selon Météo France, il faisait en moyenne 11 °C jeudi matin, soit 8,8 °C de plus que la normale. « Il s’agit de la semaine entre Noël et le Nouvel An la plus douce jamais enregistrée depuis 1947 », a indiqué Météo-France. Le précédent record, qui date de 2002, est dépassé de 0,5 °C.
De nombreuses villes françaises ont ainsi battu leur record de douceur nocturne : Lille (13 °C), Metz (13,3 °C), Besançon (12,4 °C) ou encore Beauvais (13 °C). Dans le Var, la ville de Montfort-sur-Argens a même enregistré une température de 23,6 °C. Des valeurs inédites, correspondant à celles d’une nuit d’été, et qui s’explique par une masse d’air subtropical stagnant sur la France. A Paris, à 7 heures du matin, il faisait déjà plus de 10 °C, tandis que le mercure a grimpé jusqu’à plus de 20 °C à Marseille.
Les températures ont aussi été bien plus hautes que la normale en altitude, où la barre des 15 °C a été franchie à 1 500 mètres d’altitude. Une mauvaise nouvelle pour la montagne, où la neige fond à grande vitesse. « 30 décembre 2021. Pique-niquer en sweat-shirt à 2 000 mètres d’altitude (col du Lautaret) par températures largement positives. Tout va bien », s’inquiète ainsi l’économiste Maxime Combes.
La veille déjà, mercredi 29 décembre, des records pour les températures minimales ont été relevés en fin de nuit. En Nouvelle-Aquitaine, 13 °C à Sabres, dans les Landes, et 13,2 °C à Saint-Emilion, en Gironde, ont ainsi été enregistrés, rapporte « Sud Ouest ». Mercredi « a été la journée la plus douce observée en France passé un 21 décembre avec une moyenne nationale de 12,7 °C », a indiqué Météo-France.
« En été, ça s’appelle une canicule »
« C’est très clairement un dérèglement d’avoir des températures aussi douces comme ça en hiver et de façon généralisée pendant plusieurs jours », a prévenu Robert Vautard, climatologue-météorologue et coordinateur d’un des chapitres du rapport du Giec, au micro de Franceinfo.
Faut-il s’attendre à ce type de redoux dans les années à venir ? Pour le climatologue, les événements extrêmes chauds sont « en augmentation » et « sont déjà présents » : « Le changement climatique se manifeste déjà aujourd’hui et dans un climat de 1,5 °C ou 2 °C, ces situations extrêmes vont encore augmenter en fréquence et en intensité, aussi bien en hiver qu’en été. »
« Si on décale ça en plein été, ça s’appelle une canicule », note pour sa part au « 20 heures » de TF1 Jean-Yves Choplin, prévisionniste à Météo-France. Il explique que ces variations seraient liées à la situation océanique du pays : « La France, par sa situation, est soumise à des hivers qui sont très variables. D’une semaine à l’autre, on change du tout au tout, et c’est habituel. Donc ça, ça va continuer. La seule chose qu’on peut dire, c’est qu’on va avoir plus fréquemment des températures plus douces en plein hiver. »
La situation va se poursuivre jusqu’à la fin de la semaine. Pour le début de l’année 2022, à partir de lundi et mardi, les températures vont progressivement diminuer. Mercredi 5 janvier, les températures redeviendront de saison et, comparativement à la semaine en cours, il fera une dizaine de degrés de moins.
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