Six personnes sont mortes lundi dans le comté de Lamu, une région de l’est du Kenya bordant la Somalie, lors d’une attaque présumée des rebelles jihadistes shebab, ont affirmé un responsable local et la police.
Un homme a été décapité et cinq autres ont été tués par balles ou brûlés dans cette attaque survenue dans cette région rurale, à environ 420 kilomètres de la capitale Nairobi, selon un rapport de la police.
Irungu Macharia, un responsable du gouvernement local, a confirmé à l’AFP que six personnes étaient mortes, ajoutant que les shebab étaient soupçonné.
« Nos forces de sécurité les pourchassent et nous appelons au soutien des habitants », a-t-il déclaré.
Selon la police, les assaillants ont blessé à l’arme blanche et décapité une personne âgée, puis pillé sa maison, et tué par balles un autre homme dont le corps a été retrouvé au bord d’une route.
Plus loin, les corps de quatre autres hommes ont été retrouvés brûlés, les mains attachées, et ne pouvaient pas être identifiés, selon un rapport de la police consulté par l’AFP.
« De plus, plusieurs maisons ont été incendiées dans la localité », ajoute ce rapport. Des douilles ont été trouvées et une enquête est en cours.
Le comté de Lamu, où se trouve notamment l’île touristique du même nom, se situe près de la frontière avec la Somalie et a déjà connu plusieurs attaques.
Celle de lundi a eu lieu dans les environs de Mpeketoni, une localité située dans les terres et où une série d’attaques à main armée avaient tué près de 100 personnes en 2014.
– « Jamais en sécurité » –
Depuis son intervention militaire dans le sud de la Somalie en 2011 pour lutter contre les rebelles jihadistes shebab, le Kenya a été la cible de plusieurs attentats meurtriers, notamment ceux du centre commercial Westgate à Nairobi (septembre 2013 – 67 morts) et de l’université de Garissa (avril 2015 – 148 morts).
En 2019, l’attaque du complexe hôtelier Dusit, également à Nairobi, avait fait 21 morts.
En janvier 2020, les shebab avaient averti le Kenya « qu’il ne serait jamais en sécurité », en menaçant les touristes et en lançant un appel à des attaques contre les intérêts des États-Unis.
Des combattants shebab avaient alors pris d’assaut une base militaire américano-kényane à Lamu, tuant trois Américains – un militaire et deux sous-traitants du Pentagone – et détruisant plusieurs avions.
Le même mois, au moins trois personnes avaient été tuées dans une embuscade contre un autocar qui circulait entre cette région et la ville de Malindi, plus au sud.
Les shebab, mouvement lié à Al-Qaïda, veulent renverser le gouvernement fédéral somalien, soutenu par la communauté internationale, et contrôlent de vastes territoires dans les zones rurales de la Somalie.
La Somalie est en proie à une profonde crise politique qui oppose le président et le Premier ministre et qui, selon certains analystes, détournerait les autorités de la lutte contre les shebab.
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